Aile des Chevaliers ~ Un destin uni malgré les différences

Le chef des chevaliers de Citrine, Akane Shiratori, était dans son bureau, et ce depuis le début de l'après midi. On aurait pu croire que ce dernier serait partit en mission ... Mais il n'y en avait que très peu ces derniers temps. En plus, il y avait eu de lourde perte récemment dans l'ordre des chevaliers de Citrine. Trois chevaliers, jeunes de fait d'armes avait péris dans une mission. Seuls Kurt Lewis, et Saranaëlle Heartfillia avaient survécu a cette mission. Le jeune homme brun s'était estimé bien heureux de n'avoir a dénombrer que 3 pertes plutôt que 5, mais il devait bien avouer se sentir coupable d'avoir permis cette mission. Peut-être à l'avenir devrait-il ne donner de telles missions à des gens qui ont de l'expérience ...

Mais ceci dit, le chef des chevaliers avait maintenant deux bonnes raisons de se déplacer à Améthyste : Annoncer la mort des officiers à la famille, mais également se déplacer pour des raisons personnelles : Ces parents. De plus, il devait annoncer a Saranaëlle qu'elle devrait jouer le rôle de chef en son absence : C'est après tout pour cela qu'il l'avait nommé sous chef des chevaliers de Citrine.

Il se dirigea dans les couloirs du bâtiment. Il était grand, mais cela ne valait pas les bâtiments d'Améthyste. A côté, le quartier général des chevaliers de Citrine faisait plutôt office de placard à balais. Avec le temps, il arriva devant une simple porte, sur lequel était marqué clairement le grade de "sous-chef". Perdu dans ces pensées, il s'était déplacé, sans s'en rendre compte, à sa destination.

La porte était réalisée en bois, provenant probablement d'un vieux chêne massif, qui était au moins centenaire, si ce n'était plus. Ce qui faisait d'elle une porte de grande qualité et assez résistante, au charme certain. En plus de cela, le polissage réalisé sur cette dernière était remarquable : il n'y avait pas un seul défaut sur toute la structure boisée. Evidemment, due au grade, il y avait nombreuses dorures qui encadraient la porte. Cette dernière formait l'emblème de la région, et était également réalisé sans aucun défaut. Pour finit, toujours de couleur dorée, il y avait cette pancarte avec gravée en son sein le grade de l'officier qui possédait cette chambre. Cette couleur était probablement due au fait qu'il s'agissait bien entendu d'or massif qui composait cette pancarte ... Décidément, les personnes qui vivaient à Citrine semblait avoir de nombreuses fortunes à jeter inutilement !

Les deux du brun effleura légèrement la porte, avant de donner deux impulsions légère, néanmoins énergétique. Il voulait signaler sa présence à la personne qui était très probablement à l'intérieur. Mais il connaissait l'était de la personne qui se trouvait derrière ces murs, alors il décida de décliner son identité pour l'inviter à ouvrir la porte malgré la peine qu'elle pouvait ressentir. Il commença alors :

"Mademoiselle Heartfillia, c'est moi, Akane. Je viens pour vous demander une requête d'assistance."

Si des personnes l'ignoraient, ils savaient maintenant qu'Akane était partie intégrante de la noblesse, au vue de sa façon de parler. Il avait dit ses mots avec une voix n'exprimant aucune émotion particulière, si ce n'est une pointe d'inquiétude. Evidement, il s'inquiétait pour son officier, qui venait d'affronter une épreuve psychologique des plus troublante.

Couchée sur son lit, fixant le plafond, Saranaëlle soupira. Sa prise de fonction commençait bien, tiens.
Fermant les yeux, la jeune femme ne put s'empêcher de revoir les images qui n'en sortaient plus de sa mémoire. Tout d'abord, il s'agissait de joyeux villageois, plus qu'heureux de recevoir dans leur humble petit village des personnes au grade de chevaliers... et, au sein du groupe de cinq personnes, la sous-chef en titre des chevaliers de Citrine.
Dès le départ, Saranaëlle avait ressenti cette forte envie de ne pas y aller. En effet, ses quatre compagnons de mission imposés n'étaient autre que ceux qui ne cessaient de se moquer de son incompétence quand elle n'était qu'une écuyère. Incompétence qui la rendait tellement honteuse maintenant... Et voilà. Maintenant qu'elle était passée au-dessus, ses vieux démons la rattrapaient en devenant ses compagnons de mission. Quelle poisse...

Mais si seulement c'était la seule poisse... Non, le voyage durant lequel son merveilleux surnom de "Sara l'épée folle" avait résonné toutes les deux secondes n'était pas le pire souvenir de cette mission - et pourtant !
L'arrivée était très agréable et la jeune Heartfillia s'était sentie particulièrement mal-à-l'aise d'être si bien traitée et choyée comme ils le pouvaient par des gens qui n'avaient même pas le tiers de ses moyens... une sacrée leçon de vie.
Mais voilà... ils étaient là parce que le village subissait des assauts et était pillé. Sur le coup, la chevalerie de Citrine avait pris quelques assauts à la légère - Saranaëlle la première -, d'où le petit nombre de soldats envoyés sur place... Mais les mystérieux pillards ne semblaient guère avoir apprécié être bloqués par des chevaliers à leur premier assaut.

Le lendemain de celui-ci, alors que la sous-chef et son équipe se reposaient sur les lauriers de leur victoire, le groupe de pillard avait appelé des renforts et ce fut un énorme groupe de brigands très expérimentés qui s'attaquèrent au village.
Et là, le cauchemar commença : des combats affreusement difficiles, des innocents embarqués dans des batailles qui les dépassaient, trébucher ses des cadavres et manquer de se faire tuer, tomber sur les visages sans-vie que l'on avait vus si souriants, les cris, les pleurs, les viols que l'on arrêtait... c'était l'enfer. Au final, sans les chevaliers, les villageois n'auraient subis que quelques petits assauts... mais la majorité seraient encore en vie, non ? Peut-être...
Saranaëlle s'était mise à tout remettre en cause : servait-elle vraiment Nalira ? Était-ce pour le mieux ?

En plus de tout cela, trois des cinq chevaliers envoyés sur place tombèrent au combat également. S'ils s'étaient attendus à cela...
A la vue des corps inertes de ses amis, Kurt Lewin - chevalier encore debout avec Saranaëlle - craqua complètement et devint incontrôlable... qui n'aurait pas pété un plomb à sa place ?
Fou, le jeune homme était simplement devenu une machine à tuer, désireux de venger ses amis. La jeune sous-chef et lui purent éliminer tous les pillards restants... mais Kurt ne se calma absolument pas.
S'interposant avant qu'il ne s'attaque aux pauvres survivants innocents, Saranaëlle se retrouva à tenir tête à une de ses recrues... en venant au main. Finalement, le plus gros de leurs blessures, ils avaient certainement du se le faire eux-mêmes.
La jeune Heartfillia était hantée par le souvenir de ses yeux exorbités aux veines écarlates, ce regard meurtrier, avide de vengeance... Avec du recul, elle avait été folle de s'interposer: il aurait peut-être pu la tuer.
Heureusement, il avait fini par se calmer et ce fut dans un silence religieux que les deux chevaliers ramenèrent les corps des défunts à Citrine. Aussitôt arrivée, Saranaëlle se rendit, bien mal en point, couverte de plaies, sang et boue, dans le bureau de son supérieur, Akane Shiratori.
Lui expliquant, en bonne sous-chef, les détails de leur mission qui s'avéra plus compliquée que prévue et déclinant l'identité des victimes, la jeune femme garda pour elle l'incident avec Kurt, consciente qu'un chevalier qui pouvait devenir aussi dangereux risquait sa place.

Depuis son retour, datant d'à peine quelques jours, Saranaëlle était restée dans sa chambre, ne sortant que pour se nourrir et se laver. Une fois ses blessures un peu guéries, elle sortait également calmer ses nerfs en salle d'entrainement.
Cette mission qu'elle pensait comme un jeu d'enfant... remettait toutes ses convictions en question.

Mais la sous-chef n'eut guère le loisir de se noyer plus dans ses sombres pensées que deux coups distingues furent frappés à sa porte.
Sursautant pour sortir de ses pensées, Saranaëlle tourna, sans se relever, les yeux vers sa large porte de bois.

"Mademoiselle Heartfillia, c'est moi, Akane. Je viens pour vous demander une requête d'assistance."

Akane Shiratori... elle devait lui répondre. Mince, elle aurait aimé prétendre ne pas être là pour rester tranquille... mais si le chef des chevaliers de Citrine prenait la peine de venir jusqu'à sa chambre, ce devait être important.

"J'arrive."

Lasse, la jeune femme se redressa et déposa nonchalamment sur son lit la lettre de sa mère qu'elle venait de lire. Tirant sur les manches de sa chemise pour cacher ses quelques cicatrices encore visibles cachables - celles sur le visage ne l'était malheureusement pas -, Saranaëlle vérifia juste d'être présentable... Un pantalon brun et une chemise crème, sa longue natte... c'était bon.

Prenant une légère impression pour chasser ses dernières pensées dérangeantes, la sous-chef tourna la poignée de sa porte ouverte et se retrouva face à son supérieur.
Akane Shiratori avait toujours eu, aux yeux de Saranaëlle, quelque chose d'impressionnant. Un petit quelque chose en plus qui faisait qu'il méritait sa place. Dans une salle, il était - pour elle, en tout cas -, facilement trouvable... avec beaucoup de prestance, de droiture... des épaules qui semblaient bien plus solides que celles pâles et frêles de sa sous-chef...

"Que puis-je faire pour vous, monsieur Shiratori ?"

Quelle façon solennelle de se saluer, prouvant ainsi l'appartenance des deux chevaliers à de nobles familles... et contredisant directement les rumeurs murmurées dans les couloirs sur le fait que Saranaëlle userait de ses charmes ou de l'affinité de leurs familles pour avoir obtenu son rôle.
Se décalant légèrement, la jeune femme laissa la porte ouverte : peut-être voulait-il entrer et éviter à tout le couloir d'entendre la conversation... surtout s'il s'agissait d'un ordre ou une nouvelle mission - pensée qui crispait Saranaëlle, peu désireuse d'y retourner.
Bon, sa chambre était bien peu rangée... mais tant pis. Ce n'était certainement pas quelques livres et vêtements déposés un peu partout qui allaient choquer un homme... si ?

Le futur Archiviste attendait patiemment une réponse derrière la porte. Le brun profita de ce laps de temps pour réfléchir à un second point, en dehors des récentes victimes, qui le tracassait d'un certain point de vue. Lors du débriefing de la dernière mission, Saranaëlle semblait comme il le pensait d'elle, calme pour quelqu'un qui avait perdu trois hommes au combat (encore plus avec le grade qui venait très probablement de lui tomber dessus). C'est en cela qu'il avait été sûr de son choix : Elle avait les épaules suffisamment solide pour distinguer les situation. Mais quelque chose dérangeait le brun depuis le début ...

Elle savait ce qui c'était passé, elle en était consciente. Plus que cela : elle avait surpassé ses évènements, pour arriver à en parler de la sorte. Alors pourquoi restait-elle clairement bloqué sur ces évènements ? Ou alors c'était-il laissé abusé par une coquille, une carapace, une protection mentale ? Etait-elle moins forte que ce qu'il avait pu penser ... ? Non, il devait avoir foi envers les personnes avec qui il était. Cela devait surement être autre chose ... Mais quoi ?

Le chef des chevaliers blancs jeta un œil distrait vers la fenêtre. Il devrais bien rester pas mal de temps avant l'apparition de la lune. Parfait, il avait donc le temps d'appliquer son idée, avant de partir pour Améthyste. C'est alors qu'une voix douce et très agréable résonna dans le creux de ses oreilles. Elle expliqua que la personne a qui elle appartenait allait arriver d'une seconde à l'autre.

Le brun attendit quelque secondes. Quelques secondes pendant lesquelles il profita pour penser à son futur voyage. Il devait partir pour Améthyste, et dans l'idéal, arriver deux jours plus tard. Mais s'il ne partait pas aujourd'hui, ces parents seraient forts déçu vu qu'ils avaient apparemment préparés une surprise pour lui le lendemain de son arrivée normale. Akane se demandait bien ce que cela pouvait être ... Difficile à lire au travers d'une lettre !

La porte s'ouvrit enfin. Elle donna sur une chambre peu rangée, et qui étonna légèrement le chevalier. Mais elle donna avant tout également sur la jeune Saranaëlle, habillée correctement contrairement à l'état de sa chambre. Le jeune homme, pour ne pas paraître impoli et pour faire comme son éducation lui avait appris, regarda la demoiselle dans les yeux. La même voix de tout à l'heure sortit de la bouche de la noble pour demander quel était le service qu'il avait demandé quelque instant plus tôt. En voyant sa peau pâle, et les cicatrices sur son visage ... Mais surtout l'impression d'infériorité dans ces yeux, Akane songea finalement à réaliser son idée : Saranaëlle n'allait pas bien, et il découvrirait pourquoi. D'un ton relativement solennel, le brun dit alors :

"Plutôt qu'initier une conversation dans un tel endroit, je vous propose de changer de lieu : Que diriez vous d'une petite joute amicale dans la salle d'entraînement pendant que nous discutons ? Nous pourrions de cette façon donner plus de force a notre ordre, tout en discutant de façon pratique."

C'est après une petite pause, qu'il continua alors, de façon très polie.

"A moins que je vous dérange peut-être ? Ou que vous n'ayez pas le temps de croiser le fer avec ma personne ?"

Il espérait qu'elle répondrait positivement. De cette façon, il pourrait tenter de savoir pourquoi ... Pourquoi réagissait-elle ainsi ?

Saranaëlle ne bougea pas quand les yeux clairs de son supérieur se posèrent sur les siens. Bien que solennel, le jeune homme avait une façon avenante de s'exprimer, laissant comprendre son côté protecteur...

"Plutôt qu'initier une conversation dans un tel endroit, je vous propose de changer de lieu : Que diriez vous d'une petite joute amicale dans la salle d'entraînement pendant que nous discutons ? Nous pourrions de cette façon donner plus de force a notre ordre, tout en discutant de façon pratique."

Haussant un sourcil, la sous-chef fixa son supérieur : Akane Shiratori lui proposait de battre le fer avec lui ? Comme ça, genre c'est la fête ? Pourquoi ?

"A moins que je vous dérange peut-être ? Ou que vous n'ayez pas le temps de croiser le fer avec ma personne ?"

Affichant toujours la même expression, Saranaëlle répondit, à la fois perdue et méfiante :

"Non... vous ne me dérangez pas..."

Elle ne comprenait pas vraiment. Pour quelle obscure raison le chef des chevaliers de Citrine lui proposait-il un entrainement ? Ah, peut-être que...

"Laissez-moi juste prendre mon épée et je suis à vous."

Se détournant, la jeune femme fit quelques pas dans la pièce pour se saisir de sa fine épée qu'elle affectionnait particulièrement. Avantage des familles riches et reconnues, Saranaëlle possédait une lame dont la taille, le poids et l'équilibre avaient été calculés spécialement pour elle par un des meilleurs forgerons d'Améthyste... de quoi l'adorer, cette lame.
A l'aide de sa ceinture, Saranaëlle accrocha l'épée - rangée dans son fourreau - à sa ceinture et se dirigea de nouveau vers son supérieur, saisissant ses clefs au passage.

Peut-être Akane Shiratori voulait-il simplement établir un quelconque lien avec celle qu'il avait choisie pour être son bras droit ? Après tout, en apprenant à se connaître, ils ne pouvaient que mieux travailler ensemble. Mais voilà, gros hic : Saranaëlle et le social faisaient, environ, mille. Mais bon, en bonne soldate, elle allait faire un effort.
Ou peut-être Akane Shiratori était-il bien trop élevé pour entrer dans la chambre d'une femme - aussi peu féminine soit-elle ? Une chambre mal rangée, qui plus est...

Malgré elle, la chevalière se sentit quelque peu crispée alors qu'elle rejoignait son supérieur dans le couloir et fermait sa porte à clef - et la rangeait dans sa poche. Depuis son affreuse mission, la jeune femme s'était simplement entraînée seule... comment allait-elle se sentir en affrontant de nouveau quelqu'un ? Elle ne devait pas flancher en face d'Akane Shiratori... mais si ses sombres pensées la rattrapaient ? Et si ses blessures étaient moins bien guéries qu'elle le pensait ?

Ce fut solennelle et sérieuse que Saranaëlle se tourna de nouveau vers son supérieur.

"Je vous suis."

Pourvu que tout se passe bien.

Akane fut légèrement étonné, mais également inquiet, du fait que Saranaëlle haussa un sourcil lors d'une simple proposition d'entrainement. Il n'y avait rien de dérangeant à demander un simple entrainement, si ? A moins qu'elle s'imaginait autre chose ... Et si elle croyait aux rumeurs qui se disaient dans les couloirs, et qu'elle pensait qu'Akane lui faisait en réalité du rentre dedans ? Et si en fait elle imaginait que le chef des chevaliers blanc se considérait comme étant SON preux chevalier ? Non, impossible. Elle ne pouvait pas s'imaginer cela voyons, ce n'était que des rumeurs.

La jeune demoiselle, hésitante, dit alors qu'il ne la dérangeait pas. Tant mieux, elle n'avait donc aucune raison de refuser, ce qui veux dire que le brun aurait enfin une occasion pour découvrir ce qui tracassait tant la jeune demoiselle. En plus, après l'entrainement, il pourrais lui dire qu'il doit partir pour Améthyste d'urgence, et donc lui laisser la commande entière des chevaliers durant quelque jours.

Elle ajouta alors qu'elle allait prendre son épée, et qu'elle était "tout à [lui]" ... Attends, cela voulait dire quoi, tout à lui ? Elle voulait quand même pas dire qu'elle pensait qu'il pensait qu'il la voulait entièrement pour lui, de la tête au pieds et pour l'éternité ? Non, il devait se tromper ! Il devait forcément se tromper ! Toute à lui ... Il ne fallait pas exagérer ! Il devait vraiment arrêter de penser a de telle chose ... De plus, il était entièrement rouge sur tout son visage ... Heureusement qu'elle s'était détourné de son chef, qui était probablement devenu plus rouge qu'une tomate en quelque instant. Reprenant son contrôle, et évitant de la regarder pour mettre toute les chances de son côté pour se calmer, il ne pu voir tout ce qu'elle accomplissait.

Au moment ou elle se retourna de nouveau, cette fois ci pour revenir vers le regard de son chef, ce dernier avait réussis l'exploit, très complexe, de ne plus avoir ces joue rouges, et d'avoir retrouver une véritable stature de chef. Sa voix douce et mélodieuse ajouta alors qu'elle suivait le futur Archiduc, ce à quoi il emboita le pas vers la salle d'entraînement, qui fort heureusement n'était pas très loin. Le trajet se passa dans un silence, pas des plus inconfortable. Du moins, pour Akane, ce dernier était même reposant.

Akane pris la peine d'ouvrir lentement la salle qui était l'objectif du groupe des petits pédestre. La salle était vide : Parfait. Ils allaient pouvoir se parler sans personne pour les empêcher de le faire franchement. Akane invita la jeune dame a rentrer dans la pièce, et attendit que ce fait soit accomplis pour la refermer derrière elle, et à clef s'il vous plait. Comme pour se justifier, il dit alors à l'attention de la jeune femme.

"Voilà, nous seront plus à notre aise si nous n'avons point à vérifier qu'une présence soit autour. Je ne voudrait pas que l'on blesse une âme innocente."

Enlevant son armure pour être plus à l'aise, il se retrouvait alors en un simple haut le corps sans manches, de couleur noire, et dans pantalon vert simple. Il faisait nettement moins impressionnant sans son lourd blindage, mais il était toujours plus droit qu'un roc. La main sur son katana, prêt à dégainer, il annonça alors :

"Quand vous voulez, très chère."

Après cette réplique, un sourire lui pinça légèrement les lèvres. Il était confiant, non pas dans l'issue de se combat, mais dans la certitude qu'il la ferrait parler et dire ce qu'elle avait sur le cœur.

Ce fut dans un silence religieux - ironique, pour une fille non-croyante - qu'Akane Shiratori et Saranaëlle Heartfillia se dirigèrent vers la salle d'entraînement. Silence qui donnait bien le temps aux angoisses de la jeune femme de germer dans son esprit qui, bien que trop plein, ne semblait jamais rassasié.
Et si elle flanchait ? Et si elle se faisait mal ? Et si elle craquait et se montrait totalement faible ? Et si le chef des chevaliers de Citrine regrettait de l'avoir nommé sous-chef ? Et si ses doutes sur sa place dans la chevalerie l'empêchaient de bien se battre ? Et si...
Avec des si, on changerait le monde, hein ? Alors imaginez pour une âme complexe et pessimiste ?

Dans le dos de son supérieur, Saranaëlle soupira : elle était déjà fatiguée.

Une fois les deux chefs de Citrine devant la porte de la salle d'entrainement, le brun ouvrit cette porte et laissa - évidemment, il était galant - la jeune femme y entrer. Ce qu'elle fit sans se faire prier, habituée à ne laisser paraître ses angoisses, ses craintes et ses envies de rentrer dans sa chambre se coucher.
Avançant dans la salle, Saranaëlle s'étonna légèrement en entendant son supérieur refermer la pièce derrière eux : était-ce vraiment nécessaire ?

Certainement conscient qu'un tel acte méritait des explications, Akane prit la parole :

"Voilà, nous seront plus à notre aise si nous n'avons point à vérifier qu'une présence soit autour. Je ne voudrait pas que l'on blesse une âme innocente."

Saranaëlle hocha la tête : oui, ça se tenait. Heureusement pour lui que la jeune femme n'était guère du genre à penser à une quelconque manifestation d'hormones dans son corps et son esprit parce que n'importe quelle présence féminine à sa place aurait pu commencer à avoir peur. Surtout maintenant qu'il retirait son armure et n'arborait plus qu'un léger linge sans manche sur le torse.
Franchement, à quoi pensait-il ? Heureusement, vraiment, que Saranaëlle n'envisagerait jamais ce genre de chose.
Suivant l'exemple de son supérieur, la jeune femme releva ses manches (Vous y avez cru, hein ? Elle allait quand même pas enlever son haut !) pour se mettre à l'aise, alors que son supérieur reprit :

"Quand vous voulez, très chère."

Pour toute réponse, Saranaëlle hocha simplement la tête. Inutile de tergiverser et la jeune Heartfillia était plutôt avare en mots... surtout avec une épée dans la main. Un soldat à la langue bien pendue était, souvent, un soldat mort.
Malgré elle, le geste de Saranaëlle fut quelque peu crispé alors qu'elle retirait lentement sa fine épée de son fourreau. C'était maintenant ou jamais.
Au delà de la peur d'être enfermée seule avec un homme, c'était la peur de décevoir cet homme qui terrorisait Saranaëlle.

"Je suis prête."

Après avoir pris une grande inspiration, la jeune femme resserra sa prise sur son épée et fixa son supérieur, sérieuse. Elle portait rarement le premier coup...

Akane attendait patiemment, la main toujours plaquée contre son sabre, à attendre le moindre geste de son alliée, mais actuel adversaire. Cependant, aucun coups ne venaient. Rien, absolument rien, les deux semblait se jauger. Saranaëlle ne voulait probablement pas lancer le premier coup pour pouvoir infliger une contre attaque facilement. Le brun aurait fait pareil, dans d'autre circonstance. Mais sachant qu'un combat de ce genre ne finit qu'après fort longtemps, le jeune homme posa alors une main sur son cœur.

Dans un infime chuchotement, il dit alors :

"Tempus Acceleratio"

Très légèrement, son cœur accéléra. Ces réflexes et sa force étaient devenu plus grand, et il tenta alors une simple petite percée vers la droite. Il avait atteint une vitesse légèrement plus rapide que celle d'un homme de sa constitution moyenne. Cette stratégie, basique, n'avait rien de celle d'un grand chef. Une fois à porté d'épée, il dégaina enfin son arme, avec pour seul réel objectif de ne pas toucher la personne en face de lui. Décidant de la provoquer un peu pour rendre le duel plus intéressant, le brun dit alors, pas très loin de son oreille, en chuchotant.

"Votre première erreur à été celle de me laisser le temps d'utiliser mes pouvoirs magique."

Bien sûr, en réalité ce n'était pas une erreur : Akane ne faisait preuve que très rarement de sa magie en combat. Peu de personne savait a quoi sa magie consistait, excepté ceux qui avait des notions dans le langage utilisé dans ces formules.

Fins tacticiens, les deux chevaliers restèrent à se fixer un petit moment... Akane semblait du même genre que Saranaëlle, peu désireux de porter le premier coup.
La jeune femme se crispa légèrement quand son supérieur porta une main à son coeur et chuchota une formule qu'elle ne comprit pas : il utilisait la magie. Mais oui, qu'elle avait été sotte de le laisser faire ! Elle faisait n'importe quoi...

Très - trop - rapidement, le brun se retrouva juste à côté de son adversaire et chuchota dans son oreille :

"Votre première erreur à été celle de me laisser le temps d'utiliser mes pouvoirs magiques."

Sursautant, Saranaëlle eut un léger mouvement de recul, crispée. Il se moquait, cela s'entendait dans sa voix...
Secouant la tête, la jeune femme se concentra : bien, elle n'avait qu'à compter à la blanche plutôt que la noire, semblerait-il... Si elle avait compris, Akane avait augmenté sa vitesse ?
Quel désavantage que de ne pas connaitre les pouvoirs de son vis-à-vis. Mais, il ne connaissait non plus les siens, non ? Cependant, fatiguée mentalement et physiquement comme elle l'était, était-elle seulement en mesure d'en utiliser ?

Portant un coup à son tour, Saranaëlle sentait ses muscles se tendre et sa respiration s'accélérer. Elle paniquait, son esprit divaguait pendant les quelques secondes de son geste.
Si son adversaire n'avait pas été Akane Shiratori, elle serait certainement morte.

Morte.

Des souvenirs trop frais lui revenant en mémoire, la jeune femme sentit son geste devenir incertain et facilement contrable....

Alors qu'il avait lancé une simple moquerie à son adversaire, Saranaëlle sembla mettre toute ces forces dans sa concentration ... Mais alors qu'elle donna un coup dans le but de ce défendre, sa concentration disparu entièrement. Pour Akane, Saranaëlle allait légèrement plus lentement qu'une personne normale a donner son coup, et ce fut donc avec une aisance un peu plus simple qu'il bloqua le coup de la jeune demoiselle.

Mais ce n'était pas tout. Il ne se contenta pas de laisser son épée bloquer celle de son adversaire : Il donna une légère impulsion à son propre sabre, ce qui fit voler l'arme de la demoiselle légèrement plus loin : Elle l'avait lâché. Akane aurait pu faire une remarque pour la provoquer, ou bien mettre son épée sous sa gorge pour prouver qu'il était le plus fort ... Mais rien de tout cela arriva. Au contraire, il rengaina son épée. Puis, il finit par dire, tel un père inquiet qui parlerais à sa fille.

"De quoi avez vous peur ? Qu'est ce qui vous paralyse de cette façon ?"

Akane posa alors une main sur l'une des cicatrice du visage de la jeune femme. Elle devait ne pas être agréable, car jeune encore. Puis, d'un ton toujours aussi paternaliste, il ajouta :

"Est-ce de ma faute ? Est-ce que j'ai mis trop de pression sur vous ? "

Ce n'était pas de la moquerie, cela en était même loin. C'était plutôt de l'inquiétude. Alors qu'il avait parlé, la joue de Saranaëlle chauffait de plus en plus : Le brun utilisait son Tempus curare silencieusement (après l'avoir dit dans un léger murmure) dans le but de soigner la jeune femme, et sa cicatrice, sans pour autant expliquer ce qu'il faisait.

Impuissante face aux évènements, Saranaëlle vit son supérieur bloquer sa faible attaque et, d'une impulsion, envoyer voler son épée qu'elle lâcha, sans même y réfléchir.
Les yeux écarquillés et le regard effrayé, la jeune femme suivit son arme du regard : mais qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Et si elle n'était plus capable de rien ? Est-ce que tout cela en valait-il réellement la peine ? Ne venait-elle pas de décevoir énormément Akane Shiratori par son incompétence ? Quel combat ignoble. Elle avait l'impression d'être revenue à ses années d'écuyère.
Malgré son ouïe bien supérieure à la moyenne, Saranaëlle n'entendit pas son chef rengainer, son visage devenant de plus en plus pâle. Elle était terrorisée. Mais par quoi ? Ses membres tremblaient, son teint était de craie et son souffle s'affolait... quelle humiliation.

"De quoi avez vous peur ? Qu'est ce qui vous paralyse de cette façon ?"

Si seulement elle le savait. Ces yeux étaient toujours ouverts sur un regard effrayé quant elle les releva vers son supérieur. Oui, il devait la trouver bizarre.
Fermant les yeux, Saranaëlle prit une grande inspiration, elle devait se calmer. Ce n'était que des souvenirs... elle était un soldat... il était normal de vivre tout cela, il fallait passer outre...

La jeune femme sursauta et se crispa un peu plus, toujours tremblante, quand le brun posa une main sur sa joue : pourquoi ?

"Est-ce de ma faute ? Est-ce que j'ai mis trop de pression sur vous ? "

Saranaëlle fixa son vis-à-vis sans comprendre : prenait-il réellement la faute sur ses épaules ? Alors qu'elle était fautive ? Fautive d'avoir pris sa mission à la légère ? Fautive de n'avoir pu sauver des vies ? Fautive de n'avoir été ce que ces adorables villageois voyaient en elle ? Fautive de ne pouvoir supporter la pression de cet écrasant souvenir ?

Se décalant afin que son supérieur n'ait plus de contact avec elle, Saranaëlle baissa la tête et serra les poings pour retenir ses tremblements.

"Pardon... tout va bien."

Elle faisait un effort pour contenir sa voix tremblante. Elle ne DEVAIT pas éclater.

"Je n'aime pas que l'on me touche, excusez-moi..."

Elle secoua la tête, tâchant toujours de se calmer, la tête toujours baissée.

"Je suis juste fatiguée... tout cela va passer..."

Peut-être était-ce une bonne idée, au final, de rentrer à Améthyste comme le demandait sa mère dans sa lettre ? Et, qui savait, ne pas revenir ?

Alors qu'Akane voulait, d'une façon comme d'une autre, guérir aussi bien ces blessures physiques, à savoir ces cicatrices, que ces blessures mentales, la jeune demoiselle s'écarta du chevalier. Loin de sa main, Akane ne faisait que gaspiller de la magie, et arrêta donc son sort que ne ferait que l'épuiser inutilement s'il continuait sur cette voie. Bien sûr, il ne lui avait pas dit qu'il tentait simplement de la soigner ... Ce geste naturel lui avait peut-être semblé incongru ?

Alors qu'elle serrait le poing, Saranaëlle dit s'excusa alors, prétextant que tout allait bien ... Mais n'était-ce pas qu'un vulgaire mensonge ? L'un comme l'autre le savait, pourtant, elle semblait ne pas vouloir dire ce qui n'allait pas ... peut-être ne faisait-elle pas confiance en lui ? Après tout, elle ne le connaissait que depuis très peu de temps, il était naturel de se méfier ...

Sa voix bien étrange était utilisée pour s'ensevelir sous les excuses, ajoutant qu'elle n'aimait pas les contacts physique. Essayant visiblement de se calmer, elle prétexta alors qu'elle était simplement fatiguée, et que son état changerait bien vite. Que nenni. Le brun savait très bien qu'il y avait autre chose que la fatigue ... Immédiatement, il répondit :

"N'avez vous donc aucune confiance en moi ? Est-ce si difficile de m'expliquer la raison qui vous as plongée dans cet état ?"

Remarquant qu'il avait légèrement perdu son sang froid et tout sa droiture de chef, il tenta de se reprendre. Pourquoi se laissait-il affecter par cela ? C'était normal pour lui d'être inquiet, mais tout de même, il s'était surpris lui même à réagir de la sorte. laissant son regard dans les yeux, il doit alors, d'une voix qui semblait nettement plus calme et bien plus maîtrisée :

"Je suis désolé, j'imagine que depuis le départ, je dépasse mes prérogatives ... Mais j'aimerais comprendre ce qui vous bouleverse. Je ne suis pas le plus grand chef qui n'ai jamais été, mais je penses que je dois être au moins capable de vous aider ... Laissez moi essayer. "

Peut-être à être si sincère, courrait-il des risques ? Et si elle se moquait bien de se faire aider ? Et si le chef des chevaliers de citrine ... se trompait ? Et si il fonçait droit dans le mur ? Seul le temps répondra à se cher Archiviste ...

"N'avez vous donc aucune confiance en moi ? Est-ce si difficile de m'expliquer la raison qui vous as plongée dans cet état ?"

Toujours crispée et les poings serrés, Saranaëlle releva cependant les yeux vers son supérieur. Ne venait-il pas d'utiliser un ton de voix affligé ? Qui contrastait avec celui, solennel, qu'il utilisait depuis le début de leur entretien ?
De plus, que venait faire la confiance, là-dedans ? Evidemment, elle lui faisait confiance comme une chevalière à son chef... mais lui raconter cette expérience... n'était-ce pas franchir un pas dans leur relation ?

"Je suis désolé, j'imagine que depuis le départ, je dépasse mes prérogatives ... Mais j'aimerais comprendre ce qui vous bouleverse. Je ne suis pas le plus grand chef qui n'ai jamais été, mais je penses que je dois être au moins capable de vous aider ... Laissez moi essayer. "

Cette fois, le ton de brun était redevenu celui qu'il arborait à l'ordinaire.
Silencieuse, Saranaëlle soutenait le regard perçant d'Akane, essayant de comprendre : pourquoi voulait-il, à ce point, lire en elle ? Il n'y trouverait rien de bon...
Certes, il semblait de nature paternelle et protectrice... et voulait certainement savoir ce qui mettait sa sous-chef dans une telle condition, la rendant inutile.

Perdue, la citrine ne savait si elle devait lui en parler ou pas. Comment expliquer à son chef que l'on hésitait, suite à une mauvaise expérience, à quitter les Ordres ? Autant refaire mille combats contre un Kurt fou.
Secouant la tête, la jeune femme répondit, quelque peu hésitante :

"Je suis navrée d'être, en ce moment, plutôt pitoyable et inutile... je vous promets que cela va passer."

Elle ferma les yeux.

"Je suis consciente qu'il parait exagéré de se mettre dans de tels états pour une seule mission. Et vous devez certainement penser bien du mal de moi à l'heure qu'il est."

Elle prit une légère inspiration et plongea de nouveau son regard dans celui de son supérieur.

"Je ne suis pas certaine que vous en parler soit une bonne chose... Non pas que je manque de confiance en vous, au contraire. Vous êtes la personne en qui j'ai le plus confiance dans ce château, sachez-le, et j'ai énormément de respect pour vous. Cependant, il serait, peut-être, déplacé de vous narrer tous mes états d'âme du moment."

... qui étaient nombreux.
Réponse totalement floue. Saranaëlle était en plein débat intérieur : Akane Shiratori ne semblait le genre d'homme qui jugeait ses semblables... mais quand même...

Alors que le chevalier aux longs cheveux bruns parlait, la jeune demoiselle aux cheveux sombre fixait se dernier dans les yeux. Elle secoua alors légèrement la tête, avant de répondre qu'elle était navrée d'être inutile et pitoyable, promettant que cela allait passer ... Elle se trouvait réellement pitoyable et inutile ? Alors c'était probablement cela ... Il était purement et simplement coupable de lui avoir mis trop de pression sur ces épaules.

La jeune demoiselle ferma les yeux pour continuer ces paroles. Elle ajouta donc qu'elle était consciente du fait que sa réaction sur une seule mission seulement était disproportionné, et qu'il devait très probablement penser du mal d'elle. A ces mots, Akane venait juste de ressentir une profonde tristesse. a part ce mouvement, il n'en fit rien ressentir, mais ces mots l'avait réellement attristé. Alors voilà l'image qu'il renvoyait ? Il devait être un chef bien tyrannique pour qu'on lui dise cela ... Le prince avait-il vraiment bien fait de choisir son cousin germain pour la mission de guider tout les chevaliers de Citrine vers une réussite certaine des missions ?

Le brun releva la tête, sans flancher, pour rester et se montrer digne. Bon ou mauvais chef, le moins qu'il pouvait faire pour l'instant était de guérir le cœur meurtri de la jeune demoiselle. s'il n'en était pas capable, de porter le fardeau de ses troupes, d'aider du mieux qu'il pouvait les chevaliers dont il avait la charge ... Alors il ne méritait en aucun cas d'être là, en tant que Chef des Chevaliers de Citrine.

Saranaëlle plongea de nouveau son regard dans celui de son supérieur hiérarchique. Elle dit alors qu'elle hésitait à parler sur ces malheurs, et que ce n'était pas un problème de confiance. En effet, elle lui expliqua qu'il était la personne en qui elle avait le plus confiance dans tout le château. A cette phrase, le chef des chevalier gagna une petite rougeur infime au joue ... Oui il avait été touché par ce qu'elle venait de dire, ce genre de remarque faisait toujours plaisir !

Mais elle continua son explication pour dire que ce serait fortement déplacé de lui narrer tout les états d'âmes de la jeune fille. Akane, le regard et la voix inquiète, dit alors :

"Avant tout, sachez que vous n'êtes ni inutile, ni pitoyable. Sachez également que je ne pense nullement du mal de vous, bien au contraire."

Il prit une inspiration. Il n'aimait pas parler de cette histoire, d'autant plus qu'il avait reçu l'ordre direct de son supérieur de ne pas en parler. mais bon, c'était pour la bonne cause ... n'est-ce pas ?

"J'ai déjà été confronté à la mort. Encore écuyer, j'ai fait la macabre découverte d'un corps d'un jeune homme au même âge que le mien. Ce jour là, j'était dans un état qui n'était ... vraiment pas très beau a voir. Ce que je veux dire, c'est que pour moi, ce qui aurait paru difficilement possible, c'est le fait que vous n'en auriez cure. Vous vous pensez faible de ressentir ? Je vous trouve forte de le supporter."

Il la regardait toujours droit dans les yeux ... mais le chef n'était plus tellement là. Maintenant, on pouvait y voir juste un homme inquiet, et entièrement sincère. Il espérait réellement qu'il pourrait lui remonter le moral ... Il l'espérait.

Après avoir laissé apparaître une légère rougeur aux joues - Akane Shiratori rougissait ? Pour si peu ? -, le chef des chevaliers reprit la parole d'un ton inquiet :

"Avant tout, sachez que vous n'êtes ni inutile, ni pitoyable. Sachez également que je ne pense nullement du mal de vous, bien au contraire."

Il s'interrompit le temps de prendre une inspiration. Saranaëlle, quant à elle, ne le quitta pas des yeux. Ce qu'il disait la touchait réellement : il était important pour elle de savoir qu'elle ne le décevait pas, qu'il ne regrettait pas son choix de l'avoir choisie, elle...

"J'ai déjà été confronté à la mort. Encore écuyer, j'ai fait la macabre découverte d'un corps d'un jeune homme au même âge que le mien. Ce jour là, j'était dans un état qui n'était ... vraiment pas très beau a voir. Ce que je veux dire, c'est que pour moi, ce qui aurait paru difficilement possible, c'est le fait que vous n'en auriez cure. Vous vous pensez faible de ressentir ? Je vous trouve forte de le supporter."

Ne s'étant attendue à une déclaration de cet acabit, la jeune femme ouvrit deux grands yeux étonnés. Alors, Akane Shiratori, lui aussi, pouvait se mettre dans de tels états ? Il pouvait, comme il le faisait maintenant, faire tomber sa droiture et ses allures de chef pour ne devenir qu'un homme qui narrait un souvenir douloureux ?
A part elle, qui l'avait vu ainsi ? Ne serait-ce pas malhonnête de ne pas lui raconter ce qui la tourmentait, maintenant ?
Mais voilà, le brun était écuyer, à ce moment là, période de sa vie où Saranaëlle en avait également, des choses à dire. Maintenant, ils étaient chevaliers et ce genre de crise ne devait plus arriver.

Baissant les yeux, la jeune Heartfillia essaya de se représenter comment elle se serait sentie si elle avait vécu la même chose en tant qu'écuyère. Elle visualisait un jeune Akane qui voyait cela, se répétait ses paroles dans la tête.

"Ce n'est pas réellement être face à la mort, qui me dérange, vous savez."

Sa voix n'était qu'un murmure et son vis-à-vis devrait peut-être tendre l'oreille pour l'entendre.

"En tant que chevalière, je me suis préparée mentalement au jour où je serais face à elle... j'étais prête. Mais pas à côtoyer la mort de cette manière-là."

Elle serra de nouveau les poings, abattue par les souvenirs qui se bousculaient dans sa tête.

"Je ne suis pas forte. Si je l'étais, j'aurais sauvé ces villageois."

... "et ce n'aurait pas été ma faute."

Alors que le brun avait raconté cette histoire qui le hantait bien plus souvent qu'il ne voulait bien l'admettre, et ce pour une raison qui lui semblait inconnue, la futur Duchesse faisait à présent une tête bien surprise. Puis, baissant les yeux, elle répondit alors au jeune homme que ce n'était pas l'acte d'être face à la mort, qui la dérangeait le plus. Akane ne dit rien, se tut, et écoutait silencieusement les paroles de sa subordonnée. On dirait qu'elle semblait enfin prête à se confier, prête à dire ce qui n'allait pas ... Et c'était déjà une victoire pour Akane. Il espérait de cette façon pouvoir aider la jeune demoiselle.

Mais au fur et à mesure qu'Akane buvait ces paroles, il pouvait également sentir que la source auditive de ces dernières tombait de plus en plus : Le volume utilisé était très bas, si bien que le chef des chevaliers de Citrine, pourtant n'ayant aucun problèmes auditifs, dut tendre l'oreille pour comprendre l'intégralité de la phrase qui avait suivit la précédente.

Celle ci indiquait qu'en tant que chevalière, elle c'était préparer a rencontrer la mort. Elle était prête, mais apparemment, pas à rencontrer cette forme de mort la. Cette manière ? Voilà une bien étrange phrase qui raisonnait dans l'esprit du jeune homme. Puis c'est en serrant le poing qu'elle ajouta qu'elle n'était pas forte, et avançant la preuve que si elle avait été forte, elle aurait pu sauver des villageois.

Pourtant, le brun savait pertinemment que non. La force brute ne lui aurait amener qu'encore plus de mort, et très probablement plus de victime. La force emmène à la colère, la colère emmène à la haine, et la haine emmène à la tristesse. De plus, même sans avoir été là, Akane savait, il en était du moins sûr, que Saranaëlle avait fait tout son possible pour cette mission. Et qu'elle avait fait son maximum pour éviter les morts ... Peut-être il lui faisait beaucoup trop confiance ? Peut-être qu'en réalité, elle avait été responsable de se carnage ... Mais il était impossible d'en convaincre le brun. Au fond de lui, son âme lui hurlait de lui faire confiance jugeant qu'il était impossible pour la futur Duchesse de faire quelque chose qui aurait pu amener la mort sans qu'elle y soit contrainte pour sa survie, comme le code des chevaliers le faisait jurer.

Doucement, d'une voix très calme, et probablement différente de toute celle dont il avait l'habitude, il dit, se voulant réconfortant :

"Saranaëlle ... Est-ce vous qui avez tué ces villageois ? Est-ce votre épée qui à supprimée les âmes de vos frères d'arme ? J'en doute ..."

Toujours de son ton paternel, et après une respiration pour continuer ses dires, il poursuivit :

"Vous vous êtes battus pour aider les personnes, et vous n'avez pas réussis. Mais la faute la plus grande me reviens. J'ai envoyé trois chevalier inexpérimenté avec vous, pensant que la mission se passerait bien, et pensant qu'il pourraient apprendre de nombreuses stratégies."

Par la suite, Akane fit un simple sourire. Bien entendu, ce sourire n'était pas très éclatant, mais il montrait la sincérité de l'homme qui prononçait ces mots.

"Sans votre aide, Kurt ne serait sans doute plus là pour parler de cette mission. Grâce à vous, cette mission n'as pas été un échec complet. Alors que c'est de ma faute si elle c'est transformée en échec ... "

Pour montrer à nouveau toute sa sincérité, mais également dans le but de se faire pardonner, Akane s'inclina devant la jeune demoiselle, baissant la tête.

"J'espère qu'un jour, vous pourrez me pardonner de mon incapacité à gérer correctement mes hommes."

Il ne se relevait pas, il attendait dès à présent l'absolution, espérant que sa subordonnée lui pardonnerai le fait qu'il ai été si idiot d'envoyer trois chevaliers sans expérience au combat ... De toute façon, tout les nouveaux devrais subir des entrainement intensifs pour éviter qu'une telle tragédie se reproduise, Akane se l'était fait jurer.

La tête toujours baissée, Saranaëlle entendit sans le voir son supérieur répondre :

"Saranaëlle ... Est-ce vous qui avez tué ces villageois ? Est-ce votre épée qui à supprimée les âmes de vos frères d'arme ? J'en doute ..."

Elle releva les yeux vers lui. Evidemment que non, encore heureux d'ailleurs... Mais, dans un coin de sa tête, la jeune femme restait convaincue que la présence des soldats de Citrine avait aggravé la situation...

"Vous vous êtes battus pour aider les personnes, et vous n'avez pas réussis. Mais la faute la plus grande me reviens. J'ai envoyé trois chevalier inexpérimenté avec vous, pensant que la mission se passerait bien, et pensant qu'il pourraient apprendre de nombreuses stratégies."

La sous-chef secoua lentement la tête : Akane n’avait à s'excuser de rien. Saranaëlle, Kurt et leurs compagnons étaient également convaincus qu'il s'agissait d'une mission de routine. Personne ne s'était douté de la tournure qu'elle allait prendre...
Saranaëlle se figea légèrement devant le sourire de son supérieur. Un sourire simple, qui se voulait rassurant... pas débordant de joie... mais qui pouvait faire plaisir.
Mais dans le cas présent, il crispa la jeune femme : si le brun savait tout, il ne lui sourirait peut-être pas...

"Sans votre aide, Kurt ne serait sans doute plus là pour parler de cette mission. Grâce à vous, cette mission n'as pas été un échec complet. Alors que c'est de ma faute si elle c'est transformée en échec ... "

Kurt...
Un léger sursaut secoua Saranaëlle. En fait, Kurt n'aurait peut-être pas été tué... mais aurait tué des innocents, pris de folie. Sans elle, ça aurait dégénéré, elle le savait. Mais lever son arme contre lui avait-il été la meilleure chose à faire ? L'image du jeune homme en crise ne lui sortait pas de la tête. A ce moment là, elle avait eu peur. Chose qui ne lui était pas arrivée depuis longtemps...

Saranaëlle sursauta de nouveau quand Akane s'inclina devant elle : pourquoi diable ?

"J'espère qu'un jour, vous pourrez me pardonner de mon incapacité à gérer correctement mes hommes.
- Relevez-vous, voyons !"

La future duchesse était quelque peu paniquée : Akane Shiratori n'avait aucune raison de s'incliner ainsi devant elle.
Une main légèrement tendue vers son supérieur, elle expliqua :

"En effet, je n'ai tué aucun innocent et ai fait tout mon possible pour sauver ce village... Les survivants ont été très reconnaissants... Je n'en reste pas moins responsable des hommes qui étaient sous mon ordre à cette mission. Vous n'avez rien à vous reprocher, vraiment..."

Saranaëlle secoua la tête.

"Je suis réellement navrée de vous en faire arriver là.."

Que le chef des chevaliers de Citrine en vienne à s'incliner devant elle, pathétique chevalière qui remettait sa vie en question pour une simple mission qui avait mal tourné, s'en était trop.
Il fallait vraiment qu'elle deviennent plus résistante.

Le chef des chevaliers blanc était toujours incliné devant sa subordonnée : Pour lui, il avait fait une faute grave n'aillant pu brillamment déterminer à quel point la mission allait mal tourner, et donc finalement responsable des trois personnes qui était mortes au combat récemment. Mais cela ne semblait ne pas être l'avis de sa subordonnée, qui, surprise de la réaction du brun, mis un temps léger avant de lui dire de se relever, d'une façon qui trahissait fortement la panique qu'elle pouvait ressentir.

La main tendue vers son supérieur, elle poursuivis en lui disant qu'elle n'avait tué aucun innocent et fait son possible pour sauver le village. De plus, les villageois, du moins, les survivants étaient reconnaissant envers la chevalière. Cependant, elle ajouta qu'elle n'en était pas pour autant moins responsable de la perte des hommes qu'elle avait durant ce jour sous son commandement. Elle finit par dire que le futur Archiduc n'avait absolument rien à se reprocher.

Puis, comme un reproche intérieur, elle secoua la tête avant de dire qu'elle était désolée d'en faire arriver dans cette situation le brun. Pourtant, lui même se le reprochais suffisament pour se mettre dans cet état, ce n'était pas Saranaëlle qui l'avait forcé à être ainsi. Akane se sentait tout bonnement coupable d'avoir envoyer au casse pipe trois hommes, qui plus est qui étaient également sous son commandement. Au final, qui avait réellement une part de responsabilité dans toute cette affaire ? Était-ce les bandits d’avoir tués et des villageois, et des chevaliers ? Etait-ce Kurt et Saranaëlle, vivant malgré de n'avoir pu sauver d'autres personnes ? Était-ce peut-être même les villageois qui n'avaient pas décider de quitter leurs village avant qu'il soit trop tard ? Était-ce le chef des chevalier de Citrine, ou bien même le chef des chevaliers tout court qui avait mis ces personnes là dans la hiérarchie ? On pouvait en effet remonter très loin pour savoir qui était plus fautif qu'un autre, mais il n'y avait cependant aucune preuve qui accusait réellement quelqu'un, et cela devait être probablement le problème.

Se relevant, probablement pour ne pas gêner sentimentalement la jeune femme, Akane prit alors une respiration. Il devait clairement expliquer son point de vue à la futur duchesse, faire en sorte que cette dernière ne culpabilise pu, et qu'elle puisse reprendre sa vie comme elle l'était avant. D'autant plus que s'il allait partir, il ne pouvait pas la laisser dans cet état, surtout pour commander une horde de chevaliers qui pourraient très bien ne pas comprendre sa situation.

"Vous commandiez la mission. Je commande tout les chevaliers de cette section, cela fait de moi une personne autant responsable, si ce n'est plus, que vous. Vous n'avez rien à vous reprocher. Vous avez fait de votre mieux, et ... C'est tout ce que j'attends de vous. Et vous avez fait votre possible, alors je peux le dire : Je suis très fier de vous avoir sous mon commandement."

Le brun avait dit tout cela avec un simple petit sourire, un peu béat. Il était de plus en plus loin, ce chef droit et sérieux qu'il était d'habitude ... Mais n'était-ce pas mieux ainsi ? Lui ce sentait mieux de faire tomber son masque de temps à autre, et il devait bien l'avouer, mais il ne l'aurait fait devant personne d'autre que Saranaëlle. pas dans les chevaliers de Citirne en tout cas.

Après avoir relevé la tête, Akane fixa sa subordonnée qui soutenait son regard, rabaissant sa main tendue.

"Vous commandiez la mission. Je commande tout les chevaliers de cette section, cela fait de moi une personne autant responsable, si ce n'est plus, que vous. Vous n'avez rien à vous reprocher. Vous avez fait de votre mieux, et ... C'est tout ce que j'attends de vous. Et vous avez fait votre possible, alors je peux le dire : Je suis très fier de vous avoir sous mon commandement."

Saranaëlle s'étonna quelques secondes face au discours et au sourire de son supérieur. Un sourire qui ressemblait plus à celui d'une personne avenante, vraiment désireuse de consoler, qu'à celui d'un chef à sa sous-chef.
Alors... il le pensait ? Il était réellement fier d'elle et ne regrettait pas son choix ? Malgré sa faiblesse apparente, malgré ses erreurs, malgré ses doutes ?
Savait-il à quel point cette déclaration pansait son coeur meurtri ?

Emue, la jeune femme adressa un sourire maladroit - sourire n'était pas son fort - mais sincère à son vis-à-vis.

"Merci, monsieur..."

Après avoir secoué la tête en laissant échapper un petit soupir - que d'émotions en un entretien ! -, la future duchesse reprit naturellement :

"Je pense qu'un peu de recul me fera le plus grand bien afin de revenir en force. J'ai reçu une lettre de ma mère me demandant de rentrer à Améthyste d'urgence. Je comptais vous en parler...

Elle inclina la tête en demandant :

"Y voyez-vous un inconvéniant ?"

Saranaëlle n'aimait pas réellement se retrouver en présence de sa mère... mais restait persuadée que ce séjour dans sa ville natale pouvait, pour une fois, lui faire le plus grand bien !
Elle pourrait y revoir deux de ses domestiques qu'elle adorait. Ou encore Eon et Elysiana !

[HRP : Répondre de l'iphone dans l'train, c'est dur !]

Le chevalier venait de réaliser une légère déclaration dont lui même s'étonnait encore de son contenu. Oh certes, ce n'était qu'un discours qui permettait de réconforter sa subordonnée, discours au passage qu'il pensait sincèrement, mais mine de rien, il ne pensait pas qu'il serait aussi sincère et aussi facilement : En tant que chef des chevaliers de Citrine, il se retrouvait à un poste ou de telles déclarations ne lui étaient pas permises. Mais quoi qu'il en soit, le chevalier l'avait fait et ne pouvait pas reculer ... Cependant, en avait-il seulement envie ?

La jeune demoiselle adressa un simple sourire, assez maladroit envers son supérieur. Apparemment, il avait réussis à faire ce qu'il désirais, à savoir lui montrer a quel point il était fier de l'avoir comme subordonnée en toute circonstance. D'un souffle, elle remercia le futur Archiduc de son état. Elle secoua la tête avant de fournir un léger soupir. Elle repris alors de façon naturelle qu'elle pensait qu'un peu de recul lui ferait maintenant du bien avant de pouvoir revenir avec une fougue plus grande. Elle ajouta alors qu'elle avait reçu une lettre provenant de sa mère lui demandant de revenir à Améthyste d'urgence, et qu'elle comptait lui en parler ...

Etonnant. Akane avait lui également reçu une telle lettre de ses parents pour revenir également à Améthyste ... Etait-ce une simple coïncidence ? Ou était-ce une fête de noble ... Mais dans ce cas la, pourquoi inviter de la sorte leurs progéniture ? Non, il y avait quelque chose. Mais qu'est ce que cela pouvait être, pourquoi les deux personnes devaient rentrer au pays de façon rapide. Le plus impressionnant était la synchronisation de la requête ... Quelque chose se passait à Améthyste ... Mais quoi ?

Mais de façon plus urgente, il restait un problème à régler... Qui allait prendre le commandement des opérations ici, à Citrine ? Il ne pouvait pas demander à sa subordonnée de rester, si elle aussi avait des obligations familiale ... Et Akane ne pouvait pas rester non plus pour les mêmes raisons. Pourtant, si deux personnes étaient nommés au commandement, n'était-ce pas pour éviter ce genre de problèmes ?

Le brun devrait nommer un chef temporaire ... Mais qui ? Qui était capable de prendre le commandement ? Non pas que ces hommes étaient incapable, loin de là ... Mais il ne voulait pas provoquer des tensions en nommant quelqu'un ... Que faire que faire ... ? Depuis maintenant un bon moment, il c'était mis dans sa bulle, sa main grattant une barbe invisible tel le penseur de Rodin. Cela devait maintenant faire une trentaine de secondes qu'il pratiquait se raisonnement ... Puis, secouant sa tête, il remarqua que Saranaëlle attendait probablement une réponse : Il n'avait même pas remarqué qu'elle lui avait demandée si il y avait un inconvénient dans cette histoire. C'est alors que d'un ton toujours plongé dans sa réflexion, il dit :

"Etonnant ... J'ai également un rendez-vous, donné par mes parents. Je pensais partir d'ici peu, ayant déjà demander de préparer mon cheval. Je venais à vrai dire pour vous demander de prendre le commandement ... Mais je ne vois pas pourquoi mes problèmes personnels surpasseraient les vôtres."

Toujours en pleine réflexion, le brun semblait chercher une solution à ce problème. Quelque secondes après, il repris :

"Avez-vous quelqu'un à me proposer pour un commandement temporaire ? Je propose également que nous partions ensemble. de plus, je propose de prendre vos affaire et vous préparer, si vous acceptez mon offre."

Le brun regardait son interlocutrice dans les yeux, simplement, attendant une réponse.

Contre toute attente, Saranaëlle vit son supérieur s'étonner quelque peu et se gratter le menton - un tic ? -, pensif.
Sans le quitter des yeux, la jeune femme inclina légèrement la tête, curieuse : avait-elle dit quelque chose qui pouvait amener à une telle réflexion ? Ou... peut-être son départ était-il réellement mal tombé et Akane allait le lui refuser ? Non...

Sans sortir de sa réflexion, le chef des chevaliers de Citrine la justifia :

"Étonnant ... J'ai également un rendez-vous, donné par mes parents. Je pensais partir d'ici peu, ayant déjà demander de préparer mon cheval. Je venais à vrai dire pour vous demander de prendre le commandement ... Mais je ne vois pas pourquoi mes problèmes personnels surpasseraient les vôtres."

Sur le coup, Saranaëlle grimaça : ah, ça tombait vraiment mal ? Certes, Agnieska insistait, dans sa missive, sur l'importance de l'arrivée rapide de sa fille - quelque chose comme, dans trois jours - mais, si cela empiétait sur son travail, la future duchesse pouvait décaler...

"Avez-vous quelqu'un à me proposer pour un commandement temporaire ? Je propose également que nous partions ensemble. de plus, je propose de prendre vos affaire et vous préparer, si vous acceptez mon offre."

Étonnée, Saranaëlle écarquilla légèrement ses yeux bleu foncé : sérieusement ? Comme ça, sans crier gare, Akane Shiratori acceptait sa requête et lui proposait de voyager ensemble jusqu'à Améthyste - ce qui prenait à peu près deux jours - en partant ce soir ? Eh bah...

"Euh... d'accord."

Fut tout ce que la sous-chef répondit, encore un peu surprise. Puis elle secoua la tête et fixa de nouveau son supérieur.

"Je ne vois malheureusement pas à qui confier le commandement pendant notre absence... Vous connaissez mieux les chevaliers que moi... N'y a-t-il personne en qui vous avez confiance ?"

Peu sociable et très peu prolixe, Saranaëlle ne voyait vraiment personne, à part le brun ici-présent, en qui elle avait à ce point confiance...
Enfin, elle devait se préparer vite, alors... il fallait qu'elle rassemble ses affaires pour le voyage et qu'elle aille chercher Calypso, sa jument... Qui était, d'ailleurs, toujours de mauvais humeur quand il fallait voyager sans la prévenir. Mais tant pis.

Alors que le brun venait de proposer à la futur duchesse si elle désirait faire la route dès se soir avec lui même, cette dernière sembla s'en étonner ... Oui, c'est vrai, avec un peu de recul, Akane compris que sa demande se trouvait en fait à être bien cavalière. Peut-être désirait-elle faire le chemin seule ? Peut-être n'avait-elle pas envie d'avoir son chef avec elle pour ce trajet ? Après tout, il lui imposait cela de façon quelque peu directe ...

Dans sa surprise, elle sembla attendre un moment avant d'acquiescer. Peut-être s'était-elle sentie obligée d'accepter la proposition du chef des Chevalier de Citrine ? Peut-être même croyait-elle que ceci était un ordre de son supérieur dans le seul but qui ne soit pas seul ... et peut-être pendant le voyage ... Mais bon, il fabulait un peu, la. de plus, si le brun avait proposé se voyage, c'était bien pour qu'ils ne soient pas seuls ... mais si son interlocutrice ne le voulait pas, il n'allait pas non plus la forcer.

Après un petit secouement de la tête, la demoiselle regarda Akane avant de lui dire qu'elle n'avait pas spécialement d'idée pour que quelqu'un joue le rôle de chef des chevaliers de Citrine pendant que les deux seraient partis ... Bien, Akane verrait se détail à son retour dans son bureau, après tout.

D'une façon simple, et redevenu un peu plus formel qu'auparavant (un peu de tenue tout de même !), le brun finit par dire à la concernée :

"Vous savez, je ne vous oblige pas à venir avec moi. J'ai proposé cette solution pour que nous nous sentions moins seuls ..."

Puis, rougissent violemment à ses propres mots, il se corrigea :

"Enfin, je veux dire qu'il serait plus interessant de faire le voyage à deux. Mais je ne vous force pas."

Son rougissement se calma rapidement. Il venait de perdre le contrôle ... Pourquoi n'arrivait-il plus jouer son rôle de chef aussi bien qu'il le faisait avant ? Qu'est-ce qui avait bien pu changer entre temps ... ?

Akane était redevenu le chef droit que Saranaëlle connaissait quand il répondit :

"Vous savez, je ne vous oblige pas à venir avec moi. J'ai proposé cette solution pour que nous nous sentions moins seuls ..."

Comprenant la situation, la sous-chef s'apprêta à simplement hocher la tête pour confirmer mais se figea.
Là, devait elle, celui qui était, de base, un chef droit et solennel devint rouge pivoine ! Décidément, derrière cette image de chef inébranlable, Akane Shiratori semblait être un homme très expressif et plein de surprises...

"Enfin, je veux dire qu'il serait plus interessant de faire le voyage à deux. Mais je ne vous force pas."

Et Saranaëlle l'avait totalement pris ainsi, pourquoi se mettait-il dans de tels états ? Avait-il mal interprété son étonnement ?
La jeune femme resta silencieuse alors que son supérieur retrouvait la teinte normale de ses joues. Une fois ceci fait, Saranaëlle répondit :

"Je ne l'avais guère interprété autrement et je suis navrée si ma perplexité vous a paniqué... En fait, la proposition en elle-même m'avait surprise, je ne l'attendais pas. Mais je l'accepte sans la considérer comme un ordre."

La future du duchesse adressa à son vis-à-vis un sourire d'excuse.

"Je ne pense guère être la meilleure compagne de route qu'il soit mais essayons. Quelque chose à ajouter avant que j'aille rassembler mes affaires, monsieur ?"

Joignant l'acte à la parole, Saranaëlle recula de quelques pas et ramassa son épée au sol. Il fallait décider de leur point de rendez-vous pour partir, non ?

C'est après un petit temps de silence que la jeune demoiselle dit à son supérieur qu'elle 'avait point interprété ses paroles d'une façon autre qu'elles auraient pu être interprétés. Elle expliqua également que c'était en réalité la proposition en elle même qui avait provoqué cette perplexité dont elle fut victime, car elle n'était pas attendue. Ceci dit, elle ne considérais pas l'offre comme étant un ordre, mais l'accepté.

Soulagé, le brun écouta la suite de ces paroles silencieusement. Elle ajouta donc d'un sourire qu'elle n'était peut-être pas la meilleure compagne de route qui soit, mais qu'il fallait essayer. Elle demanda s'il y avait quelque chose à ajouter avant le départ ... Akane pris un petit temps pour réfléchir ... Non, il ne voyait pas. Il n'avait plus rien à redire. Si, peut-être les petits détails du voyage.

"Eh bien ... Nous partirons après que vous ayez préparer vos affaire ... Je vous attendrais à l'entré du bâtiment, sur mon cheval. L'idéal serait de partir d'ici deux heures grand maximum ..."

Voilà tout ce qu'il pouvait dire, et tout ce qui lui était passer par la tête. Tellement plongé dans sa réflexion, le brun ne vis même pas sa subordonnée rangers ces affaires. Akane, après ses mots, puis avoir pris le temps de remettre son armure, se dirigea vers la porte, et la déverrouilla. Une fois devant la porte, il attendait que sa subordonnée ait finit, bien qu'il attendait principalement si elle avait autre chose à ajouter.

Après un léger silence, Akane répondit :

"Eh bien ... Nous partirons après que vous ayez préparer vos affaire ... Je vous attendrais à l'entré du bâtiment, sur mon cheval. L'idéal serait de partir d'ici deux heures grand maximum ..."

Une fois son épée rangée dans son fourreau et retournée vers son supérieur, Saranaëlle hocha simplement la tête : deux heures... oui, elle avait largement le temps.
Quand elle vit le brun se diriger vers la porte, elle le suivit et une fois celle-ci déverrouillée et ouverte, Saranaëlle sortit. Malgré elle, la jeune femme regarda autour voir si personne ne les voyait, tous les deux, sortir d'une salle fermée à clef... voilà qui ferait encore parler. Mais non, personne ne semblait là, les pas qu'elle entendaient étaient plutôt lointains.

Se retournant vers Akane, la future duchesse dit simplement :

"Bon, eh bien... je vais aller me préparer et vous rejoindre dans deux heures."

Bien faible phrase de conclusion mais que dire de plus ?
Il fallait vite que la sous-chef prépare ses affaires. Ce serait préparer Calypso et son sale caractère le plus long...