Sur la route d'Améthyste

N'entendant aucune réponse, Saranaëlle tourna les yeux vers Akane. Ils marchaient toujours mais le jeune homme semblait plongé, à nouveau, dans une grande réflexion... Respectueuse, sa subordonnée attendait. Peut-être voyait-il un quelconque risque à aller dans ce village ?

Regardant de nouveau devant elle en attendant que son supérieur ne fasse part de ses pensées, la future duchesse recommença à fixer le chemin par lequel ils étaient arrivés et laissa échapper un léger soupir. Non pas qu'elle était blasée, ou encore impatiente... non. Elle soupirait souvent, sans trop savoir pourquoi.
Enfin, peu importe.
Elle aimait bien se promener dans les forêts, cela semblait tellement vivant, pour elle... avec des tonnes de petits bruits qu'Akane ne devait pas entendre mais qui faisaient toute la force et l'enchantement - aux yeux de Saranaëlle - des bois. En effet, ses oreilles magiques entendaient des petits couinements d'animaux, des grognements, des bruits de pas, le son du vent dans les branches... On aurait pu vite croire que tout ceci était un bon fouillis, mais en fait non. Saranaëlle aimait les choses qui respiraient la vie.

Levant un peu plus haut le pied pour éviter des racines, la jeune femme n'entendit pas, contrairement à ce qu'elle attendait, son supérieur lui communiquer le fond de sa pensée mais bien laisser échapper un petit cri aigu - qui lui fit un peu froncer les sourcils, les sons aigus lui étaient désagréables.
Etonnée, la sous-chef tourna les yeux vers Akane et eut à peine le temps de le voir au sol - tombé la tête la première à la vue de sa position - et d'écarquiller les yeux, que ce dernier c'était relevé.
Il s'était fait mal ?

Mais la jeune femme n'eut guère le loisir de lui demander que le chef prit la parole, comme si de rien n'était :

"Je pense que le village est abandonné pour quelque chose toujours. Et je pense également que c'est une raison magique. Je pense à une source de soin."

Un source de soin ? Curieuse, Saranaëlle inclina la tête. Elle avait déjà entendu parler des sources... mais n'avait pas écouté. Aaah, quelle enfant idiote elle avait été !
Heureusement pour elle, Akapédia [=D] lui expliqua.

"En fait, j'ai pu lire dans les archives de Nalira que les sources de soins étaient des endroits ou la magie se réunissait, et "flottait dans l'air.". Dit comme cela, ça ne veux pas dire grand chose ... Mais pour résumer, les humains normaux restant sur ces sources trop longtemps deviennent soit fou, soit son consumés par la magie."

Attentive, la sous-chef inclina la tête. Oui, elle voyait ce que c'était. Donc... il pensait que les habitants du village étaient devenus fous ?
En tout cas, Akane venait de lui rappeler que, en effet, sa famille possédait les archives. Cela ne lui servirait à rien... mais c'était bon à se souvenir.
L''archiviste sembla fouiller dans ses plus profonds souvenirs pour continuer :

"En gros, la magie soigne les personne, ou les revigore. Ceux qui n'ont pas de la magie ne peuvent cependant pas en supporter autant. Au bout d'une vingtaine d'année, les villageois deviennent fou. L'armée à probablement dû, il y a fort longtemps, déloger ces gens."

La tête toujours inclinée, Saranaëlle continuait à fixer le brun. Oui... ça pouvait se tenir. Mais... donc ?

"Donc... tu veux tenter ou pas ?"

Une fois les deux chevaliers arrivés à hauteur des chevaux, la jeune femme se dirigea vers sa jument et, d'un geste lent et délicat, leva une main vers son flanc pour le caresser. Attendant une réponse, elle n'avait pas quitté son supérieur des yeux, tâchant d'ignorer les moqueries de Chronos à l'égard de son maître.
En effet, Akane avait clairement fait comprendre ne pas vouloir reparler de sa chute et ne semblait pas s'être blessé - genoux ou mains ? - en tombant. Donc, Saranaëlle respectait, ne sachant que trop bien ce qu'il ressentait à vouloir qu'elle oublie.
Après tout, ça arrivait à tout le monde, non ? Certes, plus elle passait du temps en compagnie d'Akane, plus il semblait perdre de sa crédibilité... Mais qui était-elle pour juger ça ?

La tête alors un peu inclinée, la jeune subordonnée se contenta de fixer son chef. L'homme avait réalisé à ce qui pourrais ressembler à un grand discours, emplis de vérité. Mais il avait eu tout de même une grossière erreur de sa part : sa chute. Mais visiblement, son regard ne semblait pas moqueur. De plus ...Son regard semblait plutôt refléter une légère inquiétude ... Du moins c'est ce qu'il percevait. Qu'allait-elle lui dire ?

Finalement, la réponse tant crainte finit par venir : Elle lui demanda s'ils devaient tenter d'aller dans le village. Akane fut surpris bien qu'il n'en montra que très peu. Le chef des chevaliers de Citrine avait en effet eu cette chance de pouvoir cacher sa surprise, pour cette fois. Mais, pour une raison qu'il ignorait parfaitement la cause ... Il eu une impression ... de gros soulagement. Comme si cela comptait beaucoup ...

Finalement, pour ne pas trahir sa surprise, Akane dit avec un sérieux parfaitement maîtrisé :

"Eh bien, c'est sans risque pour nous. Le pire que cela peut nous faire, c'est nous sentir ... très bien. Peut-être encore même plus ... En soit, si ce n'est qu'une nuit, nous ne craignons rien si ce n'est nous faire du bien."

Sous entendu ou pas, le chef des chevaliers de Citrine ne réagis même pas à son double sens, bien qu'il avait été un peu plus fin qu'auparavant, Le brun continuait son voyage sur son cheval. Ils seraient arrivés d'ici peu de temps si l'estimation d'Akane était la bonne.

Suivant l'exemple de son supérieur, Saranaëlle monta sur Calypso et ils partirent. Ce devait donc être un oui...

"Eh bien, c'est sans risque pour nous. Le pire que cela peut nous faire, c'est nous sentir ... très bien. Peut-être encore même plus ... En soit, si ce n'est qu'une nuit, nous ne craignons rien si ce n'est nous faire du bien."

Leurs chevaux au pas côte à côte - Saranaëlle suspectait fortement sa jument d'être sciemment proche du cheval d'Akane, mais bon -, la sous-chef regardait son chef quand il parlait. C'était donc sans danger ?
A en juger par la direction que prenait son cheval, oui, il était décidé à aller dans ce village. Bien.
Saranaëlle n'était guère du genre coquette, à prendre soin d'elle, etc... mais elle avait vraiment envie de se poser sur un lit, fermer les yeux et ne plus penser... Même si c'était impossible, ça laissait rêveur. Elle était fatiguée.

Le trajet jusqu'à l'endroit où ils avaient fait demi-tour était silencieux, ce qui ne dérangeait absolument pas la jeune femme, qui espérait qu'Akane ne l'était pas non plus. Peut-être n'aimait-il pas le silence ? Mais pour ouvrir la conversation, la future duchesse était une catastrophe ambulante. Aaah... quelle idée de parler à des gens, aussi.
Finalement, tout près de l'endroit où ils avaient rebroussé chemin, Saranaëlle entendit un petit couinement et, baissant légèrement les yeux, pu voir l’écureuil qui lui avait parlé du village monter sur la tête de Calypso - qui n'en semblait pas contrariée.
Baissant les yeux vers le rongeur, la jeune femme demanda d'un ton calme :

"Tu vas nous guider ?"

Le petit couinement qu'elle reçut en réponse voulait dire oui. Bah... pas la peine de traduire à Akane, il devait s'en douter ,non ?
Ce fut donc guidés par un petit rongeur des bois que le chef et la sous-chef des chevaliers de Nalira aperçurent le village dont il était question. La future duchesse ne s'était guère attendue à ce que la vue d'un village en ruines ne lui rappelle sa mission piégée et ce fut plutôt crispée qu'elle explora les environs du regard.
Certaines habitations étaient encore vivables, au moins pour une nuit, semblerait-il... et, à part quelques bruits caractéristiques d'animaux, pas âme qui vive. Tant mieux.

Heureusement pour Saranaëlle, à peine Calypso avait-elle posé un sabot dans le village que le sentiment de mal-être de sa cavalière s'envola. Saranaëlle sentit même ses lèvres s'étirer en un léger sourire. Elle se sentait, bien, légère, comme si plus rien n'avait d'importance : sa mission ratée, son retour à Améthyste, le fait qu'elle n'arrive pas à se battre, être seule avec son supérieur, ne pas savoir quoi lui dire... Rien n'était grave !

Ce fut donc le visage souriant qu'elle se tourna vers Akane :

"Tu trouves ton bonheur ? Une maison te fait envie ?"

Le sentiment de légèreté qu'elle ressentait fut des plus agréables quand elle descendit de sa monture, comme si elle volait ! Ah... rester habiter ici était tentant. Dommage que cela risque de la rendre folle.

Se laissant aller au cours de son voyage, le chef des chevaliers d'Améthyste n'avait même pas vu l'animal monter sur la jument de son interlocutrice de toute à l'heure. Il se contentait de rester sur son cheval, laissant son canasson faire tout le travail de marche à sa place. Mais également il se contentait de penser ... Penser à tout les problèmes qu'il pouvait avoir.

Mais plus ils s'approchaient du village et plus, il fallait bien admettre ... Il se sentait divinement bien. Et plus il s'enfonçait dans ce village, plus ce fait était véridique. Il ne c'était surement pas tromper sur ce point semblerait-il.

C'est alors que la voix de Saranaëlle résonna dans le silence qui régnait dans ce village. Elle lui demanda si le chef des chevaliers d'Améthyste trouvait son bonheur, si ce dernier voyait une maison qui lui faisait envie. L'homme descendit de son cheval, avant de pénétrer dans une maison de façon parfaitement hasardeuse.

Evidemment, il en était sûr. La maison était vide de chez vide. Les maisons semblaient dénués de tout mobilier. Cependant, cette maison n'était pas la seule, et d'autre avaient dû être laissées en l'état. Il fallait fouiller un peu plus en profondeur le village.

"Les maisons sont vides ... Du moins, pour certaines. Trouvons-en une avec un lit ?"

Peut-importe pourquoi elle serait abandonnée, ou comment ... Il n'avait aucuns problèmes; et il se sentait tout simplement bien.

Suivant l'exemple de son supérieur, Saranaëlle descendit de sa monture et commença à explorer les quelques maisons encore en état d'héberger deux personnes pendant une nuit. Tout ce qu'elle trouvait était soit pas du tout meublé, soit en piteux état. Comment faire ?
Akane ne sembla guère avoir la main plus heureuse puisqu'il prit la parole :

"Les maisons sont vides ... Du moins, pour certaines. Trouvons-en une avec un lit ?"

Le fixant de loin, la sous-chef hocha simplement la tête, que répondre de plus ? Il savait qu'elle allait confirmer, de toute façon.
Muette, Saranaëlle explorait les environs, profitant de son sentiment de légerté.

Après avoir tenté sa chance dans une ou deux maisons, la jeune femme en trouva une encore quelque peu meublée. Certains trous dans la toiture n'aidaient pas à avoir chaud mais la future duchesse n'était pas très frileuse.
C'était sa meilleure pioche pour l'instant, non ?

Sortant de la maison, Saranaëlle voulu en informer Akane. Elle entendait ses pas tout près donc tenta sans le voir.

"J'en ai trouvé une habitable. C'est seulement pour une nuit, de toute façon."

Son fin sourire s'agrandit légèrement quand elle sentit une petite goutte de pluie s'écraser sur sa main. Ah... il allait pleuvoir. Même cette découverte ne la dérangeait pas, elle se sentait bien.
Quelque peu amusée, elle ajouta :

"La météo semble nous faire comprendre qu'il va falloir s'en contenter !"

Elle n'avait pas exploré la maison en entier donc n'avait vu la chambre mais le salon et la cuisine étaient meublés...
Sortant sous la pluie qui commençait à tomber, Saranaëlle se rapprocha de Calypso, il fallait l'abriter.
A cause du bruit de la pluie qui frappait les maisons et le sol, la jeune femme n'entendait plus les bruits de pas de son supérieur.

Le chef des chevaliers de la grande ville côtière du nom de Citrine était maintenant en train de chercher une habitation potable qui pourraient abriter les deux chevaliers pour la soirée.
Maison vide sur maison vide, le chef ne semblait décidément ne pas avoir de chance. Alors qu'il recherchait une belle maison, il pouvait entendre sa jeune subordonnée chercher également de son côté. C'est alors que le futur archiduc pu ressentir quelque chose.

Ce n'était pas cette source de magie, mais plutôt sa propre source de magie. Et il se sentait ... presque honteux. Mais également joyeux. Son pouvoir lui montrant des sentiments pour son avenir était en train de refaire surface, bloquant temporairement son bien être. Qu'allait-il se passer ? Pourquoi ressentait-il une telle honte ? Allait-il se passer quelque chose se soir ? Quelque chose de ... Improbable ? Les deux se sentait de mieux en mieux, et normalement le village ne devait pas faire sentir cet effet avant un bon moment ... Mais apparemment il semblait déjà avoir un gros effet. Étrange.

Mais il n’eut pas l'occasion d'en penser plus. En effet, se sentiment de bien être repris rapidement le dessus, et il se sentait tout simplement heureux. C'est alors que la voix de sa subordonnée, alors que sa dernière visite avait fait choux blancs, retentis dans le village bien sombre et bien vide. Elle dit alors qu'elle venait d'en trouver une habitable, et vu que c'était seulement pour une nuit, il n'était donc pas nécessaire de faire son difficile.

Ne pouvait qu'acquiescer, le chevalier se dirigea alors ou la voix avait été entendue. C'est alors que le brun pu sentir une goutte d'eau lui tomber sur le visage. Tiens ? Finalement, on dirait bien que la pluie s'était enfin décidée à tomber, comme elle l'avait annoncée toute la journée. C'est d'un ton amusée que la subordonnée ajouta que la météo semblait dire qu'ils devraient se contenter de cette maison. C'est en allant chercher Chronos, son cheval, que le chevalier raconta, d'un ton léger :

"Oui, je pense qu'en effet la météo nous force à rentrer dans cette petite habitation. Allons-y !"

Bien sûr, le chevalier avait dessiné sur son visage effémine un grand sourire. Il se sentait léger, et n'avait aucun problèmes dans la vie, tout simplement. Cette source magique était bien pratique décidément !

"Entrons."

Ajoutant les actes à ces mots, il décida de rentrer dans la maison, et se l'appropria comme si c'était la sienne : De toute façon, plus personne ne s'en servirait, sauf pour un voyage comme à cette occasion. Il songeait également au fait que demain, il réparerait probablement les quelques rares fuites qu'il y avait sur le toit. Il s'installa alors sur un fauteuil qui semblait intact, laissant l'autre à sa subordonnée.

Ramenant sa jument vers la maison, Saranaëlle vit Akane faire de même avec Chronos et l'entendit répondre, au milieu des bruits de pluie - qui devenait de plus en plus forte.

"Oui, je pense qu'en effet la météo nous force à rentrer dans cette petite habitation. Allons-y !"

Toujours souriante, la jeune femme suivait son supérieur. Aaaah, elle détestait la pluie. Heureusement, elle se sentait particulièrement bien, encore emportée par une sensation de légèreté... cette source de soin était un plaisir, en fait !

Une fois les deux chevaliers devant la maison qui allait les héberger cette nuit, le chef proposa à son bras droit d'entrer, ce qu'elle fit après avoir abritée Calypso sous une sorte d'ancienne véranda dont il ne restait que le toi. La jument fit comprendre qu'elle s'y plaisait. Parfait.

Une fois à l'intérieur de la maison, la future duchesse reprit la peine de regarder autour d'elle et put voir Akane prendre place dans un fauteuil. Un deuxième en face appelait naturellement Saranaëlle... Mais avant !
Passant devant le fauteuil dans lequel se détendait son supérieur, la jeune femme s'accroupit devant la cheminée et, après quelques essais ratés et un dur labeur, elle réussit enfin à allumer un feu !
Ceci fait, la sous-chef prit enfin place dans le second fauteuil en soupirant de bien-être.

Souriante, elle tourna les yeux vers son supérieur et arbora un sourire moqueur :

"Tu vois, j'ai des supers idées, non ? On est biens là..."

Tellement bien qu'elle n'avait pas envie de partir au matin, à vrai dire. Même les bruits de la pluie battante et des fuites ne la dérangeaient pas.

Le chef des chevaliers de Citrine était maintenant correctement installé dans le meuble qui restait intacte malgré les années de vide que la maison semblait avoir connue. Il en avait bien besoin, d'un peu de repos. En effet, guider tout un ordre de chevalier n'était pas chose aisé. Mais à vrai dire, il ne sentait aucuns problèmes. Il se sentait tout simplement bien, et ne pouvait penser à rien qui aurait pu troubler son état de sérénité dans le moment.

Le brun regarda attentivement sa compagne (de route) se pencher vers la cheminée [HRPG : Je viens de me rendre compte que cette phrase fait grave perverse, mais c'est trop pas le cas 8D], puis faire quelques essais avant de finalement accéder à son but : pouvoir allumer le feu. Le feu allumé, la jeune demoiselle s'installa dans le second fauteuil, et y soupira de bien être. Entendant se soupir, le brun ne pu que l'imiter, se sentant également très à son aise. Cette source de soin était très agréable. Trop agréable. Il y passerait bien toute sa vie si seulement il le pouvait ... Oui, il y passerait toute sa vie en compagnie de Saranaëlle.

Finalement, la voie de cette dernière pris alors le pas sur le silence qui était en train de s'installer, si on exceptait les craquèlement du bois par les braises. Elle dit alors qu'elle avait de bonnes idées, puis ajouta qu'elle se sentait bien ici ... Le chef ne pouvait que confirmer que, en effet, il se sentait bien. Malgré les quelques trous au plafond, la maison semblait reprendre vie alors que la température grimpait assez rapidement. Tellement rapidement que le chef des chevaliers se sentit obliger de dévêtir son armure. Il se releva de son endroit confortable avant d'enlever tout ce qui le liait à sa protection corporelle de métal. Il se déséquipa également de toutes ses armes, étant maintenant sans protection. Mais bon, il n'en aurait pas besoin ... C'est ce qu'il avait l'impression.

C'est donc les bras nus, en maillot de corps et un pantalon en tissu fin que le futur archiviste était maintenant vêtu. Mais que sa subordonnée le vois comme cela ... Il n'en avait rien à faire. Il voulait juste se débarrasser de tout ce qui l'encombrais pour se sentir bien.

"Je n'ai pas envie de partir non plus."

Prenant une respiration, comme pour profiter encore de l'instant présent, il finit par ajouter :

"Je veux rester ici, avec toi."

Il l'avait dit parfaitement innocemment, néanmoins, pour le coup, il le pensait sincèrement. Bien sûr, il ne l'aurait sûrement pas dit s'il n'avait pas été sous l'influence de la source de soin, mais tout de même ... Le chef des chevalier étendit ses jambes de son fauteuil. Non, il n'y avait rien à dire de plus : Il se sentait juste si bien.

Savourant son bien-être - plutôt rare -, Saranaëlle avait fermé les yeux et entendit Akane l'imiter dans son soupir d'aise.
Aaaaah, ce qu’elle se sentait bien ici... Trop bien même. La jeune femme avait beau savoir que cette béatitude n'était absolument pas naturelle, elle ne pouvait s'empêcher d'en profiter. Alors que si elle réfléchissait un peu, juste quelques secondes, ce sentiment était forcé par une source de soin... qui, si on y restait trop longtemps, rendait fou... Bah, tant pis. C'était juste pour une nuit... Saranaëlle allait profiter et se laisser rattraper par ses réflexions et ses angoisses après.

Entendant un bruit de métal à sa droite, la sous-chef ouvrit les yeux et les tourna légèrement vers son supérieur qu'elle vit retirer son imposante armure et se laisser bras nus et pantalon en toile pour être à son aise... Bonne idée !
Pour voyager, Saranaëlle préférait la légèreté et, de ce fait, ne portait pas son armure - ce qu'on lui reprochait souvent. Se relevant à son tour, la jeune femme retira ses brassards et son gilet du même brun assortis, se laissant ainsi dans sa chemise bouffante beige. Les posant sur le dossier du fauteuil, elle y reprit place alors que son supérieur répondait :

"Je n'ai pas envie de partir non plus."

Un sourire étira les lèvres de Saranaëlle qui, retirant ses bottes, partageait ce sentiment.

"Je veux rester ici, avec toi."

Assise, ses bottes à la main - en chausses brunes, donc -, la future duchesse tourna un regard légèrement étonné vers son compagnon de route : avec elle ? Certes, ils se sentaient bien ici... mais était-ce seulement dû à la source de soin ou pensait-il, lui aussi, que sa présence lui était agréable ?
En effet, la sous-chef se plaisait à penser que la présence de son supérieur à ses côtés était, en fait, profitable... agréable. Et pourtant, Saranaëlle détestait la compagnie ! Les seules personnes avec qui elle aimait rester étaient Elysiana, la jeune femme avec qui elle partageait sa chambre quand elle étaient écuyère - qu'elle n'avait, malheureusement, pas vue depuis longtemps -, Eon, le chevalier qui l'avait formée - il fallait qu'elle retourne boire un pot avec lui, d'ailleurs - et Joshua, le majordome de la demeure Heartfillia. C'était peu. Akane Shiratori venait-il s'ajouter à la liste ?

Posant ses bottes sur le côté, Saranaëlle se laissa à nouveau tomber dans le fauteuil, souriante et répondit naturellement, fermant les yeux :

"En effet, ça pourrait être bien."

Soupirant de nouveau à l'idée de partir à un moment d'ici, la jeune femme se redressa et se tourna vers le brun, s'accoudant à l'accoudoir (c'est bien fait, dis donc !).

"Et si on ne parlait pas du départ et profitait ? Je me sens d'humeur prolixe ! Raconte-moi des trucs."

Saranaëlle ? D'humeur prolixe ? Décidément, cette source de soin était un miracle !
Mais ce n'était pas faux... au delà d'une envie de discuter naturellement, la chevalière sentait une légère curiosité vis-à-vis de l'homme assis à ses côtés. Qui était-il ? Qu'est-ce qui l'avait conduit où il se trouvait maintenant ? Comment étaient sa vie, sa famille, ses loisirs...
Elle était curieuse.

Après avoir réalisé un petit moment de tendresse et de délicatesse en retirant les vêtements les plus gênant pour ce qui s'annonçait être une excellente soirée pour le jeune garçon. En effet, il ne manquait plus que de la guimauve pour bien finir cette journée. Ces sucreries, fondues, étaient un véritable délice. Mais ce n'était pas là le sujet, revenons en à notre sujet principal.

C'est toujours à son aise, profitant de la chaleur très agréable qui se dégageait de la pièce, qu'il pu alors entendre la voie douce et mélodieuse de sa subordonnée. Elle dit alors son point de vue, sur le fait qu'elle aurait bien aimé. Oui, cela laissait le jeune homme brun songeur. Sans rien dire, il continuait simplement d'apprécier le moment présent, comme il le pouvait.

S'accoudant alors au bras de son fauteuil, elle proposa de ne plus parler du départ de leurs maison, ce qui serait surement déchirant. Mais elle ajouta qu'elle se sentait d'humeur bavarde, et ne donna qu'à son élève qu'une seule consigne : "Raconte-moi des trucs". pas d'autre consignes, vous avez quatre heures.

Bien sûr, ne pouvant répondre à un sujet aussi vaste que cela, l'élève Shiratori demanda alors à haute voix.

"Eh bien ... De quoi veux-tu que je te parle ?"

Ce n'est pas que le jeune homme ne savait pas quoi dire, mais plutôt qu'il ignorait ce qui contenterait la jeune demoiselle pour ce qui semblait être sa gourmandise de phrase. En ayant posé sa question, il avait porté sur sa subordonnée un regard posé et doux. Jamais il n'avait regardé une personne de cette façon, si ce n'était sa famille. Ce regard était paternel, rassurant et rassuré. En tant qu'élève, ou chef des chevaliers, il avait toujours des problèmes en tête. Mais là, il n'avait rien, et son regard s'en ressentait. Il se montrait pour une fois comme jamais il ne c'était montré.

Toujours tournée vers son supérieur, accoudée au bras de son fauteuil, Saranaëlle ne perdit pas son sourire alors qu'il se tournait vers elle :

"Eh bien ... De quoi veux-tu que je te parle ?
- Hum..."

Réfléchissant, la jeune femme pinça légèrement les lèvres et leva les yeux au ciel, songeuse. Ce genre de mimiques, la future duchesse avait tendance à les refouler au plus possible, se refusant à montrer publiquement ses mignonnes petites habitudes. En tant que soldat, Saranaëlle détestait son visage très expressif. Mais là... bah, elle s'en moquait pas mal.

Baissant à nouveau les yeux vers le brun, elle prit un petit air malicieux pour répondre à son agréable regard doux :

"Qui est donc Akane Shiratori ?"

Affichant encore plus un air malicieux de petite fille qui allait voler une sucrerie, la sous-chef fixait toujours son chef.

"Quel être humain se cache derrière le chef droit et fier ? De quoi rêve-t-il en secret ? Raconte-moi tout..."

Tout comme elle, Akane devait avoir refoulé des tonnes de choses pour paraître aussi inébranlable. En tout cas, le jeune homme qui lui était donné de voir en voyage se démarquait quelque peu du soldat droit fier et déterminé...

Le futur Archiviste regardait la jeune demoiselle qui était son interlocutrice. Il était, pour une raison dont il ignorait la vrai nature, attiré par le regard de sa subordonnée. Il se sentait obliger de la regarder, et de suivre ses mouvements. Il savait très bien que cette envie venait de son côté garçon, et que la source de soin influait ses sentiments en brisants ses limites sur des choses qu'il n'aurait peut-être pas dit ou fait naturellement. Mais pour l'instant, il ne s'en préoccupait pas.

Songeuse, le regard tourné vers les cieux, et mignonne également. Voilà la Saranaëlle qui se trouvait devant lui ... Et cette vue ne lui déplaisait nullement, bien au contraire. Finalement, le verdict tomba, sa question ce précisa : Qui était Akane Shiratori ... La question était bien longue à répondre, et à la fois bien courte.

C'est toujours en fixant son chef qu'elle demanda quelle personne se cachait derrière le masque de l'homme droit et fier qu'il avait toujours été devant elle. Elle demanda également quelle était ces rêves. Elle ajouta alors de tout lui raconter. Par ou commencer dans un tel récit ? Peut-être par ce qui faisait à la fois sa fierté, et qui restait son objectif ?

"Père, Mère et Akino, ma sœur. J'ai toujours voulu tout faire ... Pour les rendre heureux, fiers de moi. Et je voudrais également pouvoir débarrasser du danger d'Obscurita. Je le veux ... Plus que tout. "

Il se confiait, en quelque sorte. Il n'en avait jamais parlé à personne. Saranaëlle avait en effet une vrai exclusivité entre les mains.

"Un monde parfait, ou je pourrais vivre ma vie, loin de la menace de la guerre. Loin de mes obligations d'Archiduc ..."

Même si la seconde option n'était pas autant embêtante, le jeune homme aurait aimer ... Juste vivre avec sa famille. Puis, d'un ton plus rêveur, il se mis alors a dire :

"Et pourquoi pas fonder ma propre famille ?"

Après cette phrase, il se mit à rire. Le brun aimerais aussi une famille à lui ... Mais ce n'était pas possible : Pas à la vue de ses obligations.

Toujours tournée vers son supérieur, Saranaëlle posa son menton dans sa paume droite et fixait encore Akane quand il entama son récit :

"Père, Mère et Akino, ma sœur. J'ai toujours voulu tout faire ... Pour les rendre heureux, fiers de moi. Et je voudrais également pouvoir débarrasser du danger d'Obscurita. Je le veux ... Plus que tout."

Suite à sa cette déclaration, la jeune femme réalisa qu'elle ignorait tout de la vie de son chef, découvrant ainsi le simple fait qu'il avait une soeur... Elle savait, bien évidemment, que ses deux parents étaient en vie - la mort d'un Shiratori n'aurait pas été passée sous silence - mais l'existence d'Akino... découverte.

Bien qu'il ne l'ai pas précisé, Saranaëlle était persuadée que le jeune homme en face d'elle était l'aîné. Ce rôle de grand-frère protecteur qu'il affichait même avec ses soldats devait venir de son quotidien...

"Un monde parfait, ou je pourrais vivre ma vie, loin de la menace de la guerre. Loin de mes obligations d'Archiduc ..."

Sur le coup, Saranaëlle s'étonna légèrement : Akane regrettait-il son rang de chevalier ? Ne rêvait-il pas d'une vie loin de tout cela ? Peut-être n'appréciait-il pas avoir des responsabilités...
Si c'était le cas, la jeune femme sentait que, en tant que la sous-chef, il était de son devoir d'alléger un peu son supérieur. Aussi se fit-elle mentalement la promesse silencieuse d'aider au mieux le futur archiduc de retour à leur vraie vie.

Le brun continua son récit d'un ton rêveur :

"Et pourquoi pas fonder ma propre famille ?"

Le voyant secoué d'un rire, Saranaëlle pouffa affectueusement à son tour. Une famille à lui... chose dont elle n'avait jamais rêvé, elle.
Spontanément, elle répondit :

"Je suis certaine que tu seras un bon père. Je ne sais pas pourquoi."

C'était juste sincère, honnête, sorti comme ça, tout seul. Et naturellement mis au futur, pas au conditionnel.

"Et que tu feras tout pour faire de la mère de tes enfants une femme comblée. Je me trompe ?"

Un sourire doux aux lèvres, Saranaëlle avait légèrement incliné la tête en regardant Akane.
Au fond d'elle, elle était persuadée que cet homme avait toutes les qualités nécessaires pour être un mari et un père excellents. Elle le voyait déjà tout faire pour qu'ils soient heureux, quitte à en faire trop... du genre adorable... Mais savoir également être viril et fort quand il le fallait, ajoutant ainsi quelques bûches au feu de la passion de son épouse...
Oui, cette vision pouvait laisser une femme rêveuse. Même une femme comme Saranaëlle...

Oula ! C'était quoi, ça ?!
Sursautant légèrement, la jeune femme fut secouée d'un rire. Que venait-elle de penser, là ? C'était n'importe quoi ! Comme si Saranaëlle Heartfillia s'intéressait à ce genre de choses !

Alors que le jeune homme songeait toujours au fait de la possibilité de l'éventualité qu'un jour, lointain, il pourrait peu-être avoir une famille, la jeune demoiselle qui était son interlocutrice depuis le début de voyage se mit à rire à son tour. Peut-être était-ce parce qu’il avait eu un rire communicatif ? Peut-être était-ce juste car il avait été drôle ... Ou peut-être que Saranaëlle Heartfillia ne désirait pas de famille. Peut-être ne désirait-elle pas une vie calme, peut-être voulait-elle juste continuer sa vie de soldat. Oui, peut-être était le mot. Mais pour le coup, toutes ces questions lui semblaient bien lointaines, mais également inutile. Lui savoir tout cela lui rapporterait quoi ? Il se sentait si bien qu'il n'en avait pas l'utilité, il se contentait juste du moment présent avec la jeune femme avec laquelle il était en galante compagnie.

Son père lui aurait probablement dit : "Fils, je te souhaite bonne chance." ... Alors que sa mère lui aurait probablement dit plus quelque chose du genre "Je veux un joli héritier ... Ou une jolie héritière !". Quand à sa sœur ... Elle lui aurait probablement tiré la queue de cheval pour l'amener à part et lui dire comment il devait faire, ce qu'il devait faire et comment il devait faire. Toute sa famille considérerait en réalité que lui et Saranaëlle serait ... amoureux s'ils les voyaient ainsi. Il avait eu l'habitude, déjà à son plus jeune âge, la famille de l'Archiduc réagissait déjà de cette façon.

C'est alors que, de façon spontanée, la demoiselle lui assura alors qu'il ferait très probablement un bon père. Mais elle enchaîna immédiatement sur le fait qu'elle ignorait pourquoi elle avait dit cela. Et comme suite naturelle, elle enchaîna qu'il fera tout pour faire de sa mère et de ses enfants des personnes comblés. Elle demanda alors immédiatement si elle se trompait ... Se trompait-elle ? Non, il ferait tout pour sa famille, parce que c'est ce qu'il désirait. Faire un bon père par contre ? Akane n'en était pas certain : Jamais il n'égalerait son père, il ne pouvait juste qu'essayer de grossièrement l'imiter pour donner une bonne éducation à ces enfants.

Alors qu'il songeait à tout cela, le brun répondit :

"J'ignore si je serais un bon père, mais ... Je ferais tout pour rendre heureux les personnes qui comptent sur moi."

Puis, baissant légèrement la tête, la réalité vint le frapper brutalement de face ... Qui pouvait-il rendre heureux ? Il n'avait pas encore trouvé chaussure à son pied ... Pour ne rien cacher, la seule fille qu'il aimait plus au monde que ces parents, c'était sa sœur ... Et il n'avait jamais réfléchis à tout cela. C'est alors qu'il releva la tête, un sourire toujours présent sur sa tête : Quelle importance cela avait ?

"A vrai dire, je n'y ai jamais réellement réfléchis. Je ne sais même pas ... Ce que c'est d'être amoureux. J'aime beaucoup ma sœur, ou mes parents mais ... Enfin, ce n'est pas le même sentiment, je suppose."

Dans d'autres termes, d'autres occasion, il aurait sûrement pas osé dire cela. En effet, il ne voulait pas dévoiler cet aspect de sa personnalité. Mais la, il était en très bonne compagnie, et cela ne le gênait pas d'être aussi confident que cela. Et puis ... Il se sentait tout simplement bien.

Akane laissa filer un léger silence, réfléchissait-il à la question ? Pensait-il qu'elle pouvait se tromper ? Peut-être venait-elle de le faire douter ?
Cependant, ce fut toujours souriant qu'il répondit :

"J'ignore si je serais un bon père, mais ... Je ferais tout pour rendre heureux les personnes qui comptent sur moi."

Le regardant toujours tant qu'il parlait, Saranaëlle sourit : n'est-ce pas la base de tout, ça ? Ce noble sentiment n'était-il la carte qui retenait le château du bonheur ? Peut-être bien. Personnellement, la jeune femme était persuadée que le futur Archiduc s'en sortirait.

Futur archiduc qui continua :

"A vrai dire, je n'y ai jamais réellement réfléchis. Je ne sais même pas ... Ce que c'est d'être amoureux. J'aime beaucoup ma sœur, ou mes parents mais ... Enfin, ce n'est pas le même sentiment, je suppose."

Spontanément, Saranaëlle pouffa sous la confidence. Elle n'était donc pas la seule "handicapée sentimentale", comme on l'avait déjà classée - affectueusement - auparavant ?
Ce fut toujours un peu amusée qu'elle répondit :

"Si tu espères apprendre avec moi, on est pas sortis !"

Après avoir été, de nouveau, secouée d'un petit rire - qu'est ce qu'elle riait, ce soir ! -, la future duchesse afficha un sourire doux.

"Eon, le soldat qui m'a formée quand j'étais écuyère, m'en a déjà parlé..."

Sa formation était unes des mauvaises périodes de sa vie : elle avait commencé très mauvaise, avait vu dépérir Dimitri, fait des malaises, perdu son père... Bref, pas la fête.
Mais peu rares étaient les moments où elle affichait beaucoup de tendresse en y pensant. Grâce à Eon et Elysiana.

"Il m'a dit qu'un jour, quand je ne l'attendrai pas, la réalité me frappera en pleine figure... Et que cette personne deviendra, à mes yeux, le centre du monde, la béquille fragile qui fera tenir mon univers en place. Je paniquerai quand il lui arrivera quelque chose, voudrai tout faire pour le rendre heureux... Quand je ne le verrai pas, il me manquera, je chérirai les moments passés ensemble... Ca laisse rêveur, hein ?"

Sans laisser le temps à son supérieur de répondre, la sous-chef reprit, amusée à l'idée que cela puisse, un jour, lui arriver.

"A mes yeux, il sera toujours beau, je lui chercherai toujours un bon côté. Je lui ferai extrêmement confiance mais ne pourrai m'empêcher d'être jalouse, par peur de le perdre un jour. Contradictoire, hein ? Enfin, selon Eon - qui était fiancé à l'époque -, l'amour n'est pas toujours beau et rose mais mérite d'être vécu. Son avertissement ultime est de ne pas considérer l'autre comme un fait accompli et toujours entretenir la flamme."

Saranaëlle soupira. Quel récit plein d'espoir et de bons sentiments. Elle se savait si elle devait le croire ou en rire.
Souriant toujours, elle tourna ses yeux bleu nuit avec Akane :

"Ca t'aide ?"

Alors que le jeune homme venait de lui faire une confidence qui pouvait sembler des plus embarrassante, la réaction de la jeune demoiselle ne se fit pas attendre : elle pouffa légèrement aussi. Bien sûr, le chef des chevalier de Citrine aurait pu prendre cela comme une moquerie, mais pour le coup, non, cela lui faisait même plaisir à lui même de la faire rire de cette façon ... Oui, c'était agréable.

Amusée, elle répondit alors que si ce dernier espérait apprendre avec elle, alors cela était mal partit. Apprendre avec elle ? Ce n'était pas cette intention primaire qu'il avait eu, mais maintenant qu'elle en parlait ... Cela ne semblait pas le gêner. Enfin, ce n'était pas le plus important. Toujours avec un sourire digne des stars de cinéma, elle continua alors.

Elle ajouta alors que le soldat qui l'avait formée, un dénommé Eon, lui avait expliqué les bases de l'amour. Curieux d'en savoir plus que ce qu'il avait pu en lire dans toutes les archives de Nalira, le jeune homme se mis dans une position idéale pour entendre la totalité du récit de sa subordonnée. C'est a dire, le regard plongé dans celui de celle qui parlait, les oreilles dressé, légèrement appuyé contre son accoudoir, vers Saranaëlle.

Elle lui expliqua alors qu'on lui avait dit que l'amour passait au départ complètement inaperçu, puis, qu'un jour, quand elle ne s'y attendra pas, elle comprendrait. La personne dont elle serait amoureuse sera la personne la plus précieuse au monde, le seul pilier qui pourrait le soutenir mentalement. Elle paniquera au moment même ou elle sera qu'il lui arrive quelque chose, et qu'elle voudrait tout faire pour le rendre heureux. Quand elle ne le verra pas, elle sera en manque de cette personne et quand elle sera avec lui, elle chérira chaque instant passé avec lui. Elle demanda de façon rhétorique si cela laissait rêveur. Et sa réponse aurait été "Bien sûr", s'il avait eu le temps de répondre.

Car en effet, à peine avait-elle finit, qu'elle repris, visiblement se mettant à la place d'une personne franchement amoureuse. Elle continua naturellement par dire qu'à ses yeux, il sera toujours beau, et qu'elle lui cherchera toujours un bon côté. Elle lui fera énormément confiance, cependant, elle sera jalouse et aura constamment peur de le perdre. Elle redemanda de façon rhétorique si cela était contradictoire. Mais selon son maître, fiancé à l'époque, l'amour n'était pas toujours rose, mais méritait d'être vécu. Enfin, son ultime conseil fut de ne pas considéré l'autre comme un acquis, mais de toujours vous entretenir la flamme. Le brun regardais toujours dans les yeux de son interlocutrice lors de son long discours. Il était comme hypnotisé par ce qu'elle venait de dire, s'imaginant intérieurement que cela lui arrivait.

Toujours souriante, elle tourna ses yeux vers le brun, avant de lui demander si cela l'aidait ? Est-ce que cela l'aidait ? Oui, un peu, il savait dorénavant qu'il n'avait jamais vécu cela, mais qu'il en avait très envie. Il pris alors une légère inspiration avant de dire :

"En effet. grâce a toi, je sais que ne suis pas encore tombé sous le charme de quelqu'un. Mais qui sais ? Ca viendra peut-être plus vite qu'on ne le crois. Elle est même peut-être à côté de moi alors que je ne la vois pas, qui sais ..."

Il avait dit cela sans aucune arrière pensées, a vrai dire. Il n'avait pas spécialement pensé a Saranaëlle, car il pensait aux personnes proche de lui mentalement. Cependant, Saranaëlle faisait partie des personnes proches de lui mentalement ... Et si il l'avait dit en toute connaissance de cause ? Cela resterait un mystère ...

Plongé dans ses yeux, toujours aussi hypnotisé, il finit par dire :

"J'espère que cela m'arrivera ... "

De la façon dont il venait de dire cela on aurait pu le prendre pour un amoureux transi. Quoi qu'il pouvait en être, il se sentait très bien. Trop bien.

Akane s'étant, à son tour, appuyé à l'accoudoir pour se tourner vers sa subordonnée, les deux soldats étaient maintenant penchés l'un vers l'autre, dans leurs fauteuils respectifs, se fixant avec des regards et des sourires dans lesquels l'aisance se lisait.
Si Saranaëlle n'avait été sous l'influence d'une source de soin et y aurait réfléchi, jamais elle n'aurait pensé être ainsi avec son chef, se sentir en aussi bonne compagnie et, étrangement, proche de lui.

Les yeux de la rare couleur turquoise du future archiduc étaient plongés dans le bleu foncé profond de la future duchesse. N'importe qui les aurait vu maintenant, il aurait pensé qu'il s'agissait, soit d'amants, soit d'anciens amis se vouant une confiance aveugle.
Mais non, ils voyageaient ensemble pour la première fois.

Saranaëlle ne bougea pas quand Akane répondit naturellement :

"En effet. grâce a toi, je sais que ne suis pas encore tombé sous le charme de quelqu'un. Mais qui sais ? Ca viendra peut-être plus vite qu'on ne le crois. Elle est même peut-être à côté de moi alors que je ne la vois pas, qui sais ..."

A cette remarque, la jeune femme pouffa : Eon lui avait dit la même chose. Enfin, plus précisément, le soldat lui avait dit que l'amour se trouvait très souvent plus près que l'on le croyait, voire sous votre nez. C'était mignon, en soi... mais ironiquement ridicule.
L'être humain passait-il son temps à chercher ailleurs ce qui se trouvait sous son nez ? Quelle perte de temps...
Saranaëlle se souvenait parfaitement que, quand elle avait répondu cela, le fiancé avait, comme à son habitude, rit et lui avait ébouriffé les cheveux - il aimait faire cela - en lui disant qu'elle comprendrait quand son tour viendrait. Quelle belle manière de contourner une remarque.

En tout cas, ce que son supérieur avait dit, la jeune femme ne l'avait nullement pris pour elle, même si la réponse du brun pouvait le laisser penser... Non, pour Saranaëlle, il était tellement impossible que l'on s'intéresse à elle un jour qu'elle ne pouvait même pas l'envisager.
Quel esprit fermé et compliqué elle avait... mais ne s'en rendait pas compte.

"J'espère que cela m'arrivera ...
- J'en suis certaine."

Toujours leurs regards l'un dans l'autre, la future duchesse avait répondu avec la plus grande honnêteté. Pour elle, Akane Shiratori - en tout cas ce qu'elle en voyait - avait largement de quoi plaire à une femme et mériter d'être heureux. L'amour viendrait certainement frapper à sa porte sans qu'il ne le voit venir et il serait emporté. Ou peut-être, lui, allait-il entrer dans sa vie à elle - sa future compagne, pas Saranaëlle [lol] -, sans se rendre compte qu'il arpentait un chemin glissant mais avec, paraissait-il, une jolie récompense à la fin ?

Inclinant la tête, Saranaëlle grimaça soudainement :

"J'espère juste pour toi que tu ne seras pas amoureux à sens unique. Eon avait l'air d'en parler comme un très grand malheur..."

Puis son visage s'éclaira à nouveau de son sourire :

"C'est dingue, quand même, la force de l'esprit, non ? Comme un sentiment peut écraser, parfois..."

A l'aise, la sous-chef pouffa. Elle savait de quoi elle parlait, pour le coup. Certes, rien à voir avec l'amour mais, quand Dimitri dépérissait sous ses yeux, l'angoisse, l'attente et le stress avaient fait d'elle une loque vivante. Tremblante, nerveuse, agressive, faible, nauséeuse...
Heureusement que rien ne l'atteignait à cette heure-ci, parce que ce n'étaient guère de bons souvenirs. Là, elle pouffait, comme si ce qu'elle venait de dire, et penser, n'était absolument pas triste.

Evidemment, alors qu'il avait dit tout ce qu'il pensait, la seule réaction fut le rire. Un rire tellement agréable qu'il en était communicatif. Ce rire n'était pas une moquerie, mais juste une façon de s'esclaffer sur la béatitude ressentie au plus proche de cette source de soin. Oui, plus aucuns problèmes, plus aucuns soucis ... Akane se doutait bien que tout cela n'était pas naturel. Mais il ne pouvait pas s'en empêcher, comme si quelqu'un d'autre avait pris possession de son corps, ou comme si il n'était qu'une marionnette accrochée a des fils.

La jeune demoiselle enchaîna alors directement qu'elle était certaine du fait que le jeune brun trouverais l'amour qu'il pourrait se mettre à chercher, ou pas. Et vu la façon dont-elle venait de le dire, elle le pensait, sincèrement. Cette sincérité fit plaisir à Akane, qui se mit à rougir légèrement, avec un sourire contenté au visage.

Inclinant la tête et grimaçant, la jeune demoiselle dit alors qu'elle espérait pour lui qu'il ne tomberait pas amoureux à sens unique, car d'après son maître, c'était quelque chose de tout simplement horrible. D'un sourire, elle repris alors qu'elle expliqua que les sentiments jouaient de grand rôle dans notre esprit, car ils avaient une grande force. Le brun, toujours en regardant la demoiselle dans les yeux, pris une inspiration pour répondre :

"C'est probablement la que mon point de vue diffère avec ton maître. Je pense que si la personne que j'aime ne voudrait pas être avec moi pour sa vie entière, alors je lui souhaiterait le plus grand bonheur du monde, et je pense que je serait simplement heureux quand je ferait son bonheur ..."

Le jeune homme avait encore le sourire, un peu béat à vrai dire. Il pris une seconde respiration pour continuer assez rapidement :

"Et c'est la que je ne laisserait pas mes sentiments m'écraser. Je l'ignore pour toi, mais de mes sentiments dépends ma magie, et ma puissance magique. Et il vaut mieux une puissance positive qu'une puissance destructrice ... n'est-ce pas ?"

Oui ... Car jamais il ne voudrait faire de mal à personne. Il en avait sir peur ... Forcément, le pouvoirs amenait de grandes responsabilités. Et donc, forcément, des vies entre ses mains ... Akane Shiratori ne pouvait pas se le permettre ... Et puis, il le regretterait toute sa vie ..; Enfin, comment pouvait-il en vouloir à la personne qu'il aime le plus au monde pour une chose complètement indépendante de sa volonté ?

"Et enfin ... Comment pourrais-je simplement oser penser à en vouloir le plus à la personne à laquelle je tiens le plus au monde ... Pour quelque chose qui ne dépends pas d'elle ?"

Il souriait, et avait toujours son regard dans celui de sa compagne pour la nuit. Plus rien n'avait d'importance, à par leurs discussion.

Rapidement, Akane répondit :

"C'est probablement la que mon point de vue diffère avec ton maître. Je pense que si la personne que j'aime ne voudrait pas être avec moi pour sa vie entière, alors je lui souhaiterait le plus grand bonheur du monde, et je pense que je serait simplement heureux quand je ferait son bonheur ..."

La tête toujours légèrement inclinée et un sourire aux lèvres - répondant au sourire béat de son supérieur -, Saranaëlle continuait à le fixer alors qu'il s'expliquait :

"Et c'est la que je ne laisserait pas mes sentiments m'écraser. Je l'ignore pour toi, mais de mes sentiments dépends ma magie, et ma puissance magique. Et il vaut mieux une puissance positive qu'une puissance destructrice ... n'est-ce pas ?"

Certes... ça se tenait. La jeune femme pouvait comprendre le point de vue de son vis-à-vis. Un point de vue altruiste, honnête, sincère... du Akane Shiratori dans toute sa splendeur, non ?
Mais une autre info ne s'était pas perdue dans l'oreille fine de la future duchesse.

"Et enfin ... Comment pourrais-je simplement oser penser à en vouloir le plus à la personne à laquelle je tiens le plus au monde ... Pour quelque chose qui ne dépends pas d'elle ?
- Certes, dis comme ça."

Levant à nouveau les yeux au ciel en pinçant les lèvres pour réfléchir, la jeune femme continua :

"Je ne sais pas si mes sentiments négatifs n'auraient pas raison de moi... J'ai déjà une forte tendance à être lunatique, alors amoureuse..."

Elle pouffa et continua d'une voix que le rire faisait légèrement trembler :

"Ce doit être un sacré spectacle. Je plains d'avance le futur concerné !"

Puis, baissant à nouveau les yeux vers son supérieur, Saranaëlle lui sourit encore avec gentillesse mais une pointe d'amusement :

"Personnellement, mes sentiments ne devraient pas trop empiéter sur ma magie... Je peux donc me permettre le luxe de les laisser exploser ?"

Dixit la fille la moins démonstrative de tout Nalira. C'était drôle.
Enfin, passons. Revenons à l'information qu'elle avait notée..

"Je serais curieuse de savoir de quoi traite ta magie, du coup. C'est une information que je peux savoir pour apprendre à connaitre Akane Shiratori, non ?"

Référence à la question qu'elle avait posée un peu plus tôt, demandant au jeune homme de parler de lui.
Tout ce que Saranaëlle savait était la spécialisation de ses pouvoirs : le temps. Tout comme lui devait savoir qu'elle avait un pouvoir sonore... sans connaître les détails, non ?

La jeune demoiselle avait écoutée les dires du chef des chevaliers de Citrine avec attention, avant de confirmer que son point de vue était parfaitement viable, et particulièrement avec les explications donnés par le protagoniste aux cheveux bruns situé à côté d'elle. C'est alors qu'elle leva les yeux aux ciel, puis se pinça les lèvres, avant de parler a voie haute.

Elle expliqua qu'elle ignorait si elle, ses sentiments négatifs n'auraient pas raison d'elle ... Elle avait en effet tendance à être lunatique, alors si en plus elle était amoureuse ... Mais sa phrase ne connut jamais de fin, elle s'acheva sur un silence qui voulait en dire long sur sa propre suite.

C'est en pouffant qu'elle ajouta que cela devrait être un sacré spectacle, et qu'elle plaignait déjà d'avance la personne qui serait concernée. Dans une pointe d'amusement, elle ajouta que ses sentiments n'empiétait pas trop sur sa magie, et donc qu'elle pourrait surement se permettre le luxe de laisser exploser ses propres sentiments. Pourtant, Akane savait très bien que toute magie était influencé par les sentiments ...

C'est alors qu'une question assez inattendue vint frapper les oreille du jeune homme qui l'écoutait. Elle lui demanda de lui parler de sa magie, de ses pouvoir, pour pouvoir mieux le connaître ... Hum, par ou commencer, par ou finir ? C'était à son désavantage d'en dire trop n'est-ce pas ... ? Oh, et puis, quelle importance ? D'une inspiration, il expliqua alors :

"Eh bien, comme tu le sais, je suis affilié à l'élément du temps. Ce que beaucoup de gens ignorent, c'est que cette magie m'affecte également. Quand j'utilise le temps, quand je le manipule, mon corps change d'état. Mais mon cœur, lui, est insensible à ce changement. Si je change donc la vitesse du déroulement des évènements, je peux mourir à chaque instant, soit d'une crise cardiaque, soit d'un arrêt cardiaque."

Il avait lâché ce point avec un sourire étrange. Il avait parler de sa propre mort avec légèreté, comme si cela ne le gênait absolument. La vérité, c'était surtout que la source de soin obscurcissait déjà son jugement. Ou plutôt, blanchissait trop son jugement. Reprenant son souffle, il continua alors avec une petite phrase d'accroche, pour retenir l'attention de la jeune demoiselle qui l'écoutait :

"Mais ce n'est pas tout, j'ai d'autre tours dans ma manche ..."

Pour mettre des actes sur ces mots, il se leva de son fauteuil et se mis un peu plus loin dans la pièce, dans un endroit plus dégagé. Dans un chuchotement, il dit alors :

"Tempus Potentia ... Ala"

C'est alors que l'énergie magique du corps du jeune homme se dirigea vers son dos. Mais ce n'était pas tout, il absorbais également l'énergie qui se trouvait dans les environs. La magie sui se concentrait de plus en plus fit quelques ondes de chocs de couleur vert pomme. Lentement, mais surement, des ailes firent leurs apparitions dans le dos du jeune homme. Ce n'était pas des ailes d'oiseau, elles étaient bien plus épurés dans leurs formes : Il s'agissait juste d'un trapèze divisé en trois rectangle légèrement inégaux. Ces ailes était d'un vert parfaitement transparent, également de couleur vert pomme. Enfin, une dernière onde de choc s'arrêta et resta sur le jeune homme, forment comme un lien entre ces deux ailes : On aurait pu croire un ange avec un grand halo autour de la tête.

Cependant, cette utilisation de magie lui fit remarquer quelque chose ... Ici, sa magie était plus puissante qu'au naturel. Surement car les sentiments positifs affluaient dans sa tête, et que de ce fait, il ne craignait rien. Enfin, il regarda la jeune demoiselle, le regard toujours doux et bienveillant, le sourire au lèvres :

"Voilà ce que me permet de faire, par exemple, mes sentiments positifs."

Le jeune homme laissa alors ses ailes disparaitre, et sans rien dire de plus, commençait à se rediriger vers son fauteuil, pour s'asseoir à nouveau, et profiter de la douce ambiance.

Après la question de sa subordonnée, Akane laissa planer un léger silence - se demandait-il simplement par où commencer ou pensait-il qu'il serait mieux de ne pas lui dire ?
Pendant quelques secondes, Saranaëlle douta. Il disait avoir confiance en elle, dans le rôle de son sous-chef... pourquoi refuserait-il d'en parler ?

Mais la légère angoisse ne fut très longue puisque le brun répondit :

"Eh bien, comme tu le sais, je suis affilié à l'élément du temps. Ce que beaucoup de gens ignorent, c'est que cette magie m'affecte également. Quand j'utilise le temps, quand je le manipule, mon corps change d'état. Mais mon cœur, lui, est insensible à ce changement. Si je change donc la vitesse du déroulement des évènements, je peux mourir à chaque instant, soit d'une crise cardiaque, soit d'un arrêt cardiaque."

Le futur archiduc avait lâché cette information avec un naturel assez déroutant, comme s'il ne parlait pas de sa propre mort. Certes, c'était du à la source de soin mais assez déroutant.
Malgré cette fameuse source de soin qui la mettait tellement à l'aise depuis leur arrivée dans ce village, Saranaëlle sentit un petite angoisse lui serrer l'estomac : une crise cardiaque ? un arrêt cardiaque ? En utilisant ses pouvoirs, Akane risquait sa vie ? Ce n'était pas anodin, ça !
Mais... pourquoi ? Pour la jeune femme, il était tellement naturel d'utiliser ses pouvoirs, même sans le vouloir... Comment se sentait-on quand on avait un don rare et que ce dernier était avorté par le fait de pouvoir mettre sa vie en danger ? Ce devait être frustrant, énervant... Et d'un autre côté, le fait de savoir jouer sa vie devait ajouter une certaine adrénaline en combat...
Mais alors, un jour, en combat, comme ça... s'il utilisait trop sa magie, Akane pourrait...
Un frisson la secoua. Pas moyen d'y penser !

"Mais ce n'est pas tout, j'ai d'autre tours dans ma manche ..."

Un peu perdue par ce qu'elle venait de penser, Saranaëlle releva les yeux vers son supérieur, tâchant de se concentrer sur ce qu'il disait.
Elle put donc le voir se lever de son fauteuil et avancer un peu plus loin dans la pièce, dans un endroit plus dégagé... qu'allait-il faire ? Il ne voulait tout de même pas lui faire une démonstration alors qu'il venait clairement de lui dire qu'un sort pourrait lui être fatal ?
Eh bien... il semblerait puisqu'elle l'entendit distinctement chuchoter :

"Tempus Potentia ... Ala"

Saranaëlle n'eut guère le loisir de se plaindre de l'inconscience de son compagnon de route qu'elle écarquilla légèrement ses yeux bleu nuit.
Dans le dos du jeune homme se formait une lumière - concentré de magie - vert pomme (miam, pomme !) qui prit lentement la forme d'ailes dans son dos. Certes, ce n'était pas les ailes standard que l'on imaginait chez un ange ou un oiseau : dépourvue de plumes, elles étaient géométriquement formée d'angles précis, pas arrondies du tout. Mais quand même... des ailes !

La crainte qui lui enserrait l'estomac s'évanouit, laissant à nouveau place au bien-être fourni par cette découverte - alimenté par la source de soin, évidemment -, alors que les lèvres de la jeune femme s'étiraient en un large sourire : c'était super joli !

"Voilà ce que me permet de faire, par exemple, mes sentiments positifs.
- Génial..."

Fut ce qu'elle répondit naturellement alors que son supérieur faisait disparaître cette magie et reprenait place dans son fauteuil. Saranaëlle était encore ébahie, quelle jolie découverte !
Tournée vers l'archiviste, elle demanda :

"Et tu peux voler, avec, alors ? C'est comment de voler ? Je me suis toujours demandé..."

Un peu rêveuse, la future duchesse soupira.

"Ce que j''aimerais voler..."

Puis, se souvenant du 'détail' qui la travaillait quelque temps avant, elle se tourna de nouveau vers Akane, assez brusquement, et demanda, légèrement paniquée :

"Mais ne n'était pas dangereux de me montrer ça ? Ton coeur va bien, hein ? Fais pas n'importe quoi !"

Si cela avait eu un petit effet sur le rythme cardiaque du chef des chevaliers de Citrine juste pour en mettre plein la vue à Saranaëlle - ce qui avait marché, d'ailleurs ! -, il était bien inconscient !

Heureusement, le chef des chevalier de Citrine se retrouvait ici, dans une source de soin. D'avoir fait sortir de cette façon ses ailes magiques ne lui permettaient de mourir d'une façon naturelle, mais en revanche, elle épuisait rapidement sa magie. Car en effet, lors de son utilisation, le brun devait penser a deux choses essentielles : Que les ailes gardent leurs forme, mais également les directions a prendre lors d'un vol. Mais pour le coup, la source de soin l'avait déjà soigné de la magie en lui qu'il avait perdue ... Alors bon ... Ici, il semblerait que ses pouvoirs pouvaient être utilisés de façon infinie. Intéressant.

Retournant enfin dans son fauteuil, et confortablement installé, il entendit enfin la réaction de la jeune demoiselle ... Elle semblait visiblement impressionnée par la démonstration de force de son supérieur. C'est vrai que montrer se pouvoir à quelqu'un qui ne l'avait jamais vu auparavant, pouvait paraitre impressionnant.

C'est alors qu'elle demanda s'il pouvait voler, ce que le brun confirma d'un simple signe de tête, sans rien dire. Elle demanda par la suite les sentiments que cela procurer de braver les cieux et de défier la gravité. Elle ajouta qu'elle c'était toujours demandée ce que cela pouvait bien provoquer de voler.

Rêveuse, elle ajouta alors qu'elle aimerais beaucoup essayer. Mais de façon brusque et légèrement paniquée, elle se tourna de nouveau vers lui pour lui demander si lui montrer cela n'était pas dangereux, si on cœur allait bien. Elle lui demandait également de ne pas faire n'importe quoi. Voulant la rassurer, il dit d'une voie calme et posée, avec le sourire :

"Rassure toi. Ce pouvoir n'affecte pas ma condition physique, il consomme simplement mes réserves magiques. De plus, la source de soin m'aurait immédiatement soignée si j'avais du souffrir physiquement."

A nouveau, c'était un sourire dû à la source de soin qui était présent sur son visage. Mais ce n'était pas le plus important sur le coup, il espérait avoir avant tout rassurer sa subordonnée, il ne voulait pas lui faire peur. Toujours dans un sourire, le jeune homme dit alors :

"Je t'emmènerais faire un tour, à l'occasion."

Il l'avait également dit avec un simple sourire, mais la, ca ne venait pas de la source de soin. En effet, le jeune homme se sentait simplement heureux sil pouvait aider sa subordonnée à pouvoir réaliser un de ses rêves.

Ce fut souriant qu'Akane répondit, d'une voix calme et posée.

"Rassure toi. Ce pouvoir n'affecte pas ma condition physique, il consomme simplement mes réserves magiques. De plus, la source de soin m'aurait immédiatement soignée si j'avais du souffrir physiquement."

Rassurée, Saranaëlle soupira. En effet, ils se trouvaient sur une source de soin... et y restaient. Donc, même si le futur archiduc s'était fatigué, sa magie lui serait revenue rapidement. Ah... c'était réellement agréable d'être ici !
D'ailleurs... la jeune femme se demandait...
Baissant les yeux, la sous-chef releva légèrement ses manches et examina ses bras : les fines cicatrices qu'il lui restaient de son affreuse mission qui la tourmentait avant étaient en train de disparaître... Ce village laissait totalement derrière lui ce lourd tourment.

Relevant les yeux vers Akane pour partager sa joie, Saranaëlle le vit lui sourire.

"Je t'emmènerais faire un tour, à l'occasion."

La jeune femme resta silencieuse une seconde. Faire un tour ? Où ça ? Dans les airs ?
Réalisant cela, ses yeux s'écarquillèrent légèrement et son visage afficha une mine ravie :

"Tu ferais ça, sérieusement ? Ce serait trop génial !"

Tendant son bras, elle attrapa la main du brun et la serra avec force, comme si elle pouvait, ainsi, lui communiquer encore plus sa joie.

"Merci beaucoup, Akane !"

Soupirant de bien-être, la jeune femme cessa le contact avec son supérieur et se laissa tomber dans le fauteuil, les yeux fermés, souriante... bien.

"Ce voyage était une bonne idée. Merci de l'avoir proposé."

Toute seule, elle se serait certainement lamentée...

Après un certain temps pour lequel il avait dit qu'il l'emmènerait voler loin un jour, la jeune demoiselle laissa un temps de silence, probablement pour se rendre compte de la proposition que venait de réaliser le jeune homme. C'est alors les yeux écarquillés, et la mine joyeuse, elle annonça sa surprise en lui demandant une nouvelle confirmation sur ce qu'il venait de dire. Elle ajouta que ce serait fantastique.

Attrapant le bras de son supérieur, la jeune demoiselle serra avec force le bras de son interlocuteur, et ce dernier en fut parfaitement surpris. Il ne s'attendait absolument a un tel contact, d'autant plus d'une façon aussi brutale. Puis, la jeune demoiselle remercia son supérieur.

Soupirant de bien être, la futur duchesse rompit tout contact avec son interlocuteur avant de s'installer dans son fauteuil. Elle ajouta alors que ce voyage était probablement une bonne idée, et elle le remercia encore une fois. Ne sachant que dire, le brun souria.

Ne voulant pas laisser ainsi la discussion se stopper, le brun demanda alors d'une simple voix a la jeune demoiselle :

"Je me demandais ... Sais-tu pourquoi as tu été rappelé à Améthyste ?"

Le brun se contentait d'attendre la réponse de son interlocutrice. En effet, ce point l'intriguait fortement ... Etait-ce une simple coïncidence ?

Les yeux fermés, bien enfoncée dans son fauteuil, un léger sourire aux lèvres... Saranaëlle profitait. Si, si, honnêtement... elle kiffait.
Elle ouvrit un oeil en direction d'Akane quand elle l'entendit prendre une légère inspiration - celle que tout le monde prenait inconsciemment avant de parler.

"Je me demandais ... Sais-tu pourquoi as tu été rappelé à Améthyste ?"

Sur le coup, la question étonna la jeune femme : pourquoi avait-elle rappelée à Améthyste ? Cette question sortait totalement de nulle part, non ?
Enfin..

Haussant légèrement les épaules, elle ferma de nouveau les yeux pour recommencer à profiter.

"Je ne sais pas du tout. Ma mère m'a demandé de rentrer pour dans, maximum, trois jours."

La future duchesse soupira légèrement et afficha un léger sourire en coin, toujours sans ouvrir les yeux.

"Agnieska est du genre capricieuse... Il n'est pas rare qu'elle me demande de faire ci ou ça sans raison..."

Mais cela... elle ne voulait pas spécialement en parler.
Ouvrant ses yeux bleu nuit, Saranaëlle les tourna à nouveau vers son supérieur.

"Et toi ? Une raison particulière ?"

Autre que vouloir revoir sa famille à laquelle il semblait tant tenir ?